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Nous avons eu l'occasion d'essayer durant quelques heures Deux Ex : Human Revolution et voici donc nos impressions à propos de ce didacticiel / première mission.

Référence du jeu d'action / jeu de rôle pour toute une génération de joueurs, Deus Ex a réjouit à peu près autant que sa suite - Invisible War - a déçu. Du coup, on ne savait plus trop comment prendre l'annonce du troisième volet par Eidos / Square. L'éditeur a pourtant multiplié les présentations répétant à l'envie que ce Human Revolution est dans la droite ligne du premier volet. À l'occasion d'un passage par Paris, David Anfossi - producteur du jeu - nous a offert un aperçu plus complet : nous avons ainsi pu voir plus en détails le contexte du jeu, sa mise en scène, son interface et - enfin - de nous essayer à la première mission de l'aventure !

Le héros, Adam Jensen

En deux temps, cette preview sera aussi l'occasion de revenir sur la première mission du jeu, mais avant d'en arriver là, il nous faut vous parler de la première partie de notre présentation qui se focalisait sur Adam Jensen, le héros de l'aventure. Rappelons ainsi que Deus Ex Human Revolution se déroule bien avant les deux autres jeux de la série. Nous sommes en 2027 et il est question de se projeter légèrement dans notre futur alors que l'Humanité est à un tournant. Pour de nombreuses sociétés, il est effectivement question de franchir le pas des améliorations mécaniques intégrées au corps humain afin d'en repousser les limites.

Adam Jensen est le chef de la sécurité de l'un des précurseurs dans le domaine, Sarif Industries. Fondée et dirigée par David Sarif, cette société entend mettre à disposition du plus grand nombre ces améliorations mécaniques et - de ce fait - elle est la cible de très nombreuses critiques. Mais alors que la scientifique Megan Reed s'apprête à rejoindre le Congrès américain où elle doit défendre le dossier Sarif Industries, un commando fait irruption dans les bureaux de la société. Adam Jensen doit bien sûr se charger de résoudre la délicate situation et c'est à ce moment précis que le joueur peut véritablement contrôler son nouveau meilleur ami.

Un contrôle qui s'effectue de manière très classique pour un jeu d'action vue subjective, même si les habitués du genre sur PC seront déçus de voir que le lean (la possibilité de se pencher sur les côtés) n'est pas au programme... De ce que nous avons pu en voir, ce n'est cependant pas si gênant que cela. Ce qui paraît plus important en revanche, c'est l'excellente ambiance qui se dégage du tout premier niveau. Sarif Industries a un petit côté Tyrell Corporation (Blade Runner) et lorsque l'on débarque dans le bureau de son patron, on a un peu l'impression de se trouver en face de l'inventeur des Réplicants. La technologie est évidemment au cœur du titre, mais les développeurs l'ont voulue accessible.

En ce sens, il n'est pas question de bombarder le joueur de gadgets et autres accessoires de science-fiction, on navigue plutôt ici dans un monde d'anticipation. De fait, les décors se rapprochent de ce que l'on peut connaître aujourd'hui avec un petit quelque chose en plus, des éléments plus modernes et des gadgets un peu plus évolués... Mais revenons-en au scénario et à l'arrivée du commando. Alors que l'on se trouve dans son bureau, David Sarif nous confie le code de son ascenseur privé : 0451 ; voilà qui rappellera des souvenirs aux amateurs du premier Deus Ex et aux lecteurs de Ray Bradbury (Fahrenheit 451)... Des références comme cela, il y en a de très nombreuses !

Envoyé pour repousser le commando, Adam Jensen peut alors adopter plusieurs approches et on retrouve ici la liberté d'action que permettait déjà Deus Ex. Durant ce très rapide niveau, on distingue trois approches principales, mais nous reviendrons sur d'autres possibilités dans la suite de notre preview. Avec le didacticiel, on retient déjà qu'il est permis de se la jouer bourrin, mais que les ennemis ont du répondant. Se glisser derrière les adversaires pour les assommer est une autre façon de voir les choses alors qu'on peut aussi contourner les adversaires. Le but demeure de proposer plusieurs façons de résoudre un problème, même si les développeurs incitent les joueurs à ne pas trop jouer du flingue.

Hélas pour Adam Jensen, cette première mission ne se termine pas très bien. Nous éviterons de vous détailler les circonstances de la chose, mais sachez qu'il se fait gravement blesser et que - pour le sauver - les médecins n'ont d'autre choix que d'utiliser les fameuses améliorations de Sarif Industries. Le générique de Deus Ex : Human Revolution peut débuter alors que l'on assiste à l'opération d'Adam. Pendant que les chirurgiens sont au travail, Adam a des flashs qui nous permettent de mieux comprendre les choses (relation avec Megan...), même si - on s'en doute - ces souvenirs ne prendront leur véritable sens qu'une fois l'aventure terminée.

Forcément, avec un aperçu limité au didacticiel et à la première mission, nous n'avons aucun moyen de savoir sous quelle forme les souvenirs d'Adam resurgiront, mais il y a fort à parier que tout cela donne de la profondeur à un scénario qui semble déjà très intéressant. Les modifications dont il est question dans le jeu font évidemment écho aux implants de Deus Ex premier du nom, mais on peut aussi les rapprocher des progrès actuels de la médecine et des problèmes d'éthique que cela pose déjà aux scientifiques et autres politiques... Quand bien même il ne ferait qu'effleurer les choses, le scénario de Deus Ex : Human Revolution serait ainsi déjà plus riche que celui de nombreux autres jeux.

Mais revenons au jeu et à notre première véritable mission qui débute immédiatement après le retour d'Adam Jensen au sein de Sarif Industries. Cela fait six mois qu'Adam a quitté la table d'opérations et si ça convalescence semble s'être parfaitement déroulée, la rapidité avec laquelle il est retourné au service actif inquiète visiblement certains employés. Alors que nous nous trouvons dans le hall de Sarif Industries, on ne manque d'ailleurs pas de constater l'étonnement des uns, la méfiance des autres. Il est même possible de surprendre quelques conversations et de bousculer un peu les plus sceptiques.

Cette interaction avec les personnages non-joueurs ou de nombreux éléments du décor est l'un des premiers points qui sautent aux yeux du joueur une fois l'aventure démarrée. Il n'est pas possible de tout faire et tous les personnages n'ont pas forcément quelque chose à dire, mais on sent que les développeurs ont tenté de nous offrir un maximum de clefs pour progresser. Des clefs qui ne tardent pas à se transformer en véritables choix structurant pour le reste de l'aventure : à peine envoyé en mission sur le terrain, Adam peut effectivement aborder les choses de plusieurs manières différentes.

Évidemment, pour cette première mission, le joueur est un petit peu guidé par les développeurs. Un guidage qui prend la forme d'une voix-off (un collègue d'Adam) qui nous explique qu'il existe plusieurs moyens d'entrer dans le bâtiments que l'on cherche à investir. Il n'est bien sûr pas question pour nous de détailler précisément le but de cette mission, mais sachez que l'on peut très bien décider d'entrer en force ou plutôt de chercher la subtilité au travers d'une exploration des alentours... Les vétérans des jeux ouverts regretteront tout de même que l'exploration se résume finalement à trouver un accès vers les toits, mais David Anfossi nous a promis des niveaux plus étendus par la suite.

Le passage par les toits est le choix le plus logique : compte tenu des informations dont on dispose - on ne sait pas combien d'ennemis sont dans le bâtiment - il semble suicidaire de foncer dans le tas. Mais une fois arrivé en haut, plusieurs approches sont encore possibles et les plus curieux des joueurs seront aussi ceux qui auront le moins de chances de se faire blesser. Trois ennemis sont effectivement postés en trois points de la carte et effectuent une ronde. Il « suffit » alors de contourner tout ce petit monde pour entrer dans le bâtiment. On aurait aussi pu attendre le moment propice de chaque ronde pour les éliminer un à un ou mélanger ces différentes techniques.

Une fois à l'intérieur de la structure d'autres façon de procéder se dessinent avec l'utilisation des outils de piratage informatique ou la découverte de différents documents. Ces derniers sont présents partout dans le jeu, mais nécessitent de fouiner un peu : ils permettent d'obtenir certains codes de sécurité, voire d'accéder à des consoles permettant de désactiver les caméras de surveillance. Le cas du piratage est un peu particulier puisqu'il est l'occasion pour nous d'aborder le principe des augmentations qui fonctionnent finalement un peu comme les améliorations de Deus Ex premier du nom : il s'agit d'accroître les performances de notre héros.

En récupérant des praxis, le joueur peut distribuer des points sur une sorte d'arbre de compétences. Il n'est pas question pour nous de passer en revue les compétences en question - d'autant que celles-ci n'étaient pas encore finales sur notre préversion - mais disons qu'il y en a pour tous les goûts et pour tous les styles de jeu. Ainsi, nous avons trouvé particulièrement utile la compétence permettant de voir à travers les murs. Une compétence qui pouvait d'ailleurs être complétée par une autre marquant littéralement les ennemis : une fois repérés, ces derniers devenaient donc beaucoup plus facile à pister et à éliminer.

Les praxis se récupèrent dans certains lieux, mais ils s'obtiennent aussi en amassant de l'expérience et s'il est possible de jouer les bourrins tout au long de la partie, ce système d'expérience est l'astuce trouvée par les développeurs pour pousser les joueurs à se creuser un peu la tête, à la jouer davantage infiltration. En effet, nous récupérons des points d'expérience lorsque l'on trouve des « passages secrets », que l'on déniche des informations ou que l'on neutralise un adversaire de manière non-létale. De ce fait, les développeurs encouragent une approche plus en conformité avec la logique du scénario et « sanctionnent » les plus « grosbills » d'entre-nous.

Des « grosbills » qui devraient d'ailleurs avoir pas mal de fil à retordre durant les combats. Au niveau de difficulté maximal (Deus Ex) et alors que nous jouions sur PlayStation 3 / Xbox 360, l'intelligence artificielle s'est avérée redoutable de précision. Bien sûr, les choses peuvent encore être ajustées et il faudra aussi vérifier tout cela sur PC, mais David Anfossi souhaite que les combats soient difficiles et qu'Adam n'en sorte pas systématiquement indemne. Sur ce point, on regrettera tout de même que les ennemis semblent parfois incapables de communiquer : sur les toits du bâtiment, on peut ainsi éliminer les adversaires un à un sans éveiller de suspicion.

Nous touchons aux limites de notre preview et si David Anfossi nous a expliqué qu'il fallait être un peu permissif pour le bien du gameplay, il nous a assuré que les défis se feraient plus ardus à mesure que le joueur avance : notre premier niveau se devait donc d'être accessible. Notons que cette permissivité ne permettait pas de faire n'importe quoi : les ennemis ont l'ouïe fine et il faut savoir rester discret. Il ne faut pas non plus négliger les accessoires à disposition : nous pensons ici aux compétences (invisibilité, armure, énergie...), mais aussi aux multiples munitions et autres gadgets qu'il nous reste à découvrir. À en croire David Anfossi, nous n'avons abordé que les deux premières du jeu. Deux heures au cours desquelles, nous nous sommes vraiment fait plaisir et qui nous inspirent confiance pour le reste. Notons enfin que Human Revolution n'a pas de date de sortie ferme, Square Enix compte toutefois sur une arrivée avant l'été.

Source : Jeuxvideo.fr