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Après le très envoûtant Flower, le studio Thatgamecompany revient avec Journey, un titre atypique qui devrait proposer un voyage sans précédent. Un ovni vidéoludique bien difficile à décrire tant l'expérience parait étrange et abstraite. En tout cas, le sémillant Jenova Chen, responsable du projet, est venu nous présenter sa nouvelle création en revenant principalement sur sa philosophie.

Car au travers d'un jeu comme celui-ci, l'intéressé veut avant tout faire passer un message, une idée, un sentiment. Son postulat de base : rapprocher les joueurs au travers d'une épopée épique (bien qu'assez courte).

Complètement épuré, l'univers de Journey ressemble à un vaste désert où les dunes brillent à perte de vue. Une direction artistique séduisante, où les temples et les édifices représentés font penser à certains monuments aperçus dans Shadow Of The Colossus.

Le joueur évolue donc avec un étrange personnage dans le but d'atteindre une montagne sacrée. On peut la voir à l'horizon, sans réellement savoir ce qu'elle représente. En fait, nous ne savons pas grand-chose sur ce voyage, qui semble à la fois effrayant et magique. Les développeurs californiens ont visiblement poussé le sentiment de solitude, afin que le joueur ressente le besoin profond de se rapprocher d'un autre participant en ligne.

Sur ce plan-là, Journey étonne encore en ne proposant aucune forme de lobby : impossible de savoir quel joueur vous rejoint dans l'aventure. Un choix volontaire qui s'explique par le fait que les développeurs souhaitent que l'expérience coopérative ne soit pas basée sur la compétition, le nom ou encore le niveau de votre coéquipier, mais uniquement sur des valeurs morales simples. Autrement dit, on peut aussi bien se retrouver en face d'un bambin de 7 ans que d'une cougar de 58 ans.

Le créateur Jenova Chen compare cela à une sorte de speed dating, même si la communication entre les deux joueurs reste - volontairement - très limitée. Ici, pas de chat ni de système d'icônes, le joueur envoie uniquement des signaux sonores. Alors, comment les interpréter ? Bonne question...

Côté gameplay, la coopération permet de débloquer plus facilement certaines situations. Si le joueur a la capacité de virevolter dans les airs grâce à des artefacts dispersés dans le désert, il ne peut cependant pas sauter lors des phases de plateformes. Les développeurs ont préféré opter pour le saut automatique.

Vous l'aurez donc compris, Journey joue clairement la carte de la simplicité. Il propose quand même une histoire de fond qui se dessine au fur et à mesure de l'aventure. Et pour cause, le personnage principal est amnésique. Il retrouve des fragments de mémoire au moment d'interagir avec d'étranges créatures tout droit sorties d'un film de Hayao Miyazaki.

Au terme de la présentation, on peut légitimement se poser la question suivante : quel est le réel intérêt d'un titre comme celui-ci ? En fait, cela dépendra sans doute de la sensibilité de chacun. En tout cas, Journey ne manque pas d'originalité pour titiller notre curiosité. On adhère aussi au message de Jenova Chen qui pense que les expériences online sont aujourd'hui trop élitistes pour rapprocher les joueurs. Enfin, il est clair que ce voyage dans la dimension X devrait être aussi planante qu'un séjour dans les coffee shop d'Amsterdam. Sortie prévue cette année, uniquement sur PS3 via le Playstation Network.