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Test Naughty Bear

Bisous, bisous, gentil bisounours. Un p'tit bisous, ya rien de plus fou... Hum, hum... (Mode adulte activé :) Les plus jeunes d'entre nous le savent bien, il y a peu de choses aussi adorables et douces qu'un nounours. En lui mettant des armes et de viles pensées dans la tête, le studio Artificial Mind & Movement (A2M) prend nos idées reçues à contre-courant et propose de recourir à nos plus bas instincts pour progresser dans son Naughty Bear. Un pari osé et remporté ? La réponse dans notre test.

Qu'il est bon d'être méchant

Naughty Bear

L'histoire commence pourtant dans un esprit bon enfant. En effet, bien que non invité à la fête d'anniversaire d'un ours dénommé « Pantoufle », Naughty Bear (notre peluche faisant office de héros) décide d'amener à ce dernier un cadeau afin de devenir son ami... si c'est pas mignon, ça ! Bon, un brin naïf aussi, on est d'accord. Car sur le chemin de la fiesta, notre protégé se retrouve injustement humilié par certains de ses comparses. C'en est trop, Naughty Bear décide - enfin d'être en adéquation avec son nom - de se venger et de devenir vilain. Et cela tombe bien puisque le concept du jeu d'A2M se base sur la méchanceté et les mauvais coups qui font plaisir (à celui qui les donne, pas à celui qui les prend ; quoique, si on est masochiste...).

Le but principal de Naughty Bear est ainsi de réaliser un maximum de mauvaises actions à la suite, afin de faire grimper le coefficient multiplicateur et par extension le nombre de Naughty Points. Ces derniers sont nécessaires pour remplir les objectifs de mission, pour accéder à un meilleur rang et débloquer de nouveaux costumes (nombreux et bien utiles car disposant de caractéristiques propres : Vie, Force, Précision, etc.). Pour terminer chacun des sept épisodes (eux-mêmes composés de 5 missions), il faudra également (et nécessairement) se débarrasser d'un ours spécifique. Ce dernier est toujours dans la dernière zone de la mission et dispose d'un signe distinctif qui le rend aisément repérable. Pour arriver à ses fins, on devra notamment effrayer les ennemis, les terroriser jusqu'à les rendre fous et les inciter au suicide, saboter tout ce qui pourrait leur permettre de s'en sortir en un seul morceau, voler ou détruire des objets (en les balançant au feu ou pourquoi pas dans les toilettes).

Nounours' Party

En plus d'apeurer les autres ours et de tout saccager sur le passage, il est bien évidemment possiblement de donner des pêches (des coups, pas des fruits) à nos adversaires, de les blesser à coup de batte de baseball, de bâton, de couteau, de hache ou de pistolet... bref, de leur en mettre plein la poire (oui, j'aime les fruits !). Enfin, nous pouvons tuer ses êtres d'apparence inoffensive en usant des « fatalités » mises à disposition par les développeurs. Ces dernières sont accessibles, une fois qu'un ours a été suffisamment martyrisé, en appuyant sur la gâchette dédiée.

Naughty Bear

Ces fatalités dépendent de l'arme dont est équipé Naughty Bear. Un simple bâton en bois ? Pas de problème, Naughty va frotter le bout de bois entre ses mains - tel un Davy Crockett - sur le corps de l'ennemi étendu sur le sol. Vous brûlez d'envie de savoir pourquoi ? Eh bien, disons tout simplement que notre adversaire ne fera pas long feu car il finira... sous les flammes (je parie que vous l'aviez vu venir). Une hache permet l'« hache-arnement » (ce jeu de mots apparaîtra sur l'écran justement) de Naughty sur sa victime, la batte aplatit la tête de l'ennemi, le pistolet la troue, etc.

Défoulantes et agréables (surtout les premières fois), ces « fatalités » ne sont malheureusement pas assez nombreuses et variées. De même, beaucoup regretteront le fait que les développeurs ne soient pas allés à fond dans leur optique « anti-bisounours ». Quitte à lorgner du côté de la violence gratuite, autant montrer clairement les choses et nous donner la possibilité de déchiqueter nos victimes. Certes de la peluche sort lors des impacts, mais cela ne va pas plus loin : les corps des ours restent intacts quoi qu'il arrive (contrairement à des titres comme Afro Samurai et Metal Gear Solid : Rising qui permettent un découpage localisé des adversaires).

On ne peut pas avoir le Bear et l'argent du Bear

Naughty Bear

Avec un mélange d'action pure, d'infiltration voire de stratégie (étude des forces en présence, gestion des éléments du décor - téléphone, voiture ou bateau pouvant permettre aux ennemis de bénéficier d'aide ou de s'échapper -, choix des armes et objets en mains, etc.), Naughty Bear semblait bien parti pour convaincre. Pourtant, on perçoit rapidement que son gameplay n'est pas suffisamment riche et profond pour nous captiver sur la durée. Le titre arrive difficilement à se renouveler malgré la présence appréciable d'une variable psychologique (les ennemis vont se sentir moins à l'aise et seront plus facilement effrayés si tout est cassé aux alentours et que certains de leurs collègues gisent sur le sol) ainsi que celle des missions plus contraignantes. De plus, notre héros dispose de peu de combinaisons pour chaque arme ou objet. Du coup, on utilise souvent les mêmes routines et notre enthousiasme des premiers instants s'essouffle, malgré le côté défoulant et original du titre. Vite (trop) redondants, les situations et lieux finissent donc par lasser.
Mais revenons aux missions contraignantes. Contrairement au défi « libre » ou de type « Massacre » (qui porte bien son nom), certains défis nous obligent en effet à ne pas donner de coup et à seulement terroriser nos ennemis, à se montrer discret, etc. En théorie, c'est une très bonne chose puisque cela force à changer d'approche ; cependant, dans la pratique, ces missions deviennent souvent frustrantes. L'approximation de certaines actions (celle d'effrayer notamment) ainsi que de l'intelligence artificielle ne facilitent clairement pas notre avancée, et les ennemis (de plusieurs formes : policiers, ninjas, soldats...) deviennent quant à eux de plus en plus dangereux. D'autant qu'en cas d'échec, il faut tout recommencer du début. Pire, nous avons même constaté un gros bug lors du retour à l'écran de choix des missions après un défi échoué : le temps de chargement était infini... il ne restait plus qu'à relancer le jeu ! Certes, cela n'est arrivé « que » deux fois lors de notre phase de test, mais avouez que cela laisse un léger doute plané à propos de la finition. Doute qui va être confirmé sur le plan de la réalisation.

Ton ennemi juré, c'est Toys'R'us ou les brocantes ?

Pas forcément affreux, Naughty Bear n'a rien d'éblouissant graphiquement : les textures sont assez simples et plates (ce qui donne un ensemble naïf et propret plutôt approprié malgré tout), les zones s'avèrent plutôt restreintes et closes même s'il faut souligner qu'il est possible d'entrer dans les bâtisses. On constate un effet de flou/brouillard bien visible et très proche de notre héros, qui réduit considérablement la visibilité. La modélisation des protagonistes est suffisante et notre ours a des expressions plutôt agréables ainsi que parlantes. Ce dernier bouge plutôt bien et le jeu est assez fluide même si quelques saccades débarquent, notamment quand on passe d'une zone à l'autre.

Naughty Bear

En fait, c'est surtout la caméra qui vient tout gâcher. Fréquemment mal (voire très mal) placée, cette dernière doit être remaniée continuellement et s'avère extrêmement problématique dans les salles restreintes. Cela nous fait perdre en réactivité et en précision, que ce soit en solo ou (surtout) en multi. Vraiment dommageable. Au niveau sonore, l'ensemble est passable. On dispose d'une voix-off en français stéréotypée qui a le mérite de coller avec l'univers « gentillet » (niais ?) du lieu. Les bruitages sont quant à eux communs voire un brin stridents (les cris des ours ennemis entre autre). Les textes sont plutôt bien traduits (malgré quelques coquilles comme le « mode de visé »), en s'appuyant souvent sur de l'humour ainsi que sur des références - parfois bien françaises, comme le gendarme Cruchot qui fait bien évidemment référence à celui joué par Louis de Funès -.
Au niveau maniabilité, l'ensemble s'avère assez rapide à appréhender, mais on regrette les approximations lors de certaines interactions (on s'y prend parfois à plusieurs fois pour récupérer un objet s'il est proche d'une porte ou d'un autre élément interactif). Quant à la durée de vie, elle est potentiellement satisfaisante. Le solo dispose d'un nombre de missions assez conséquent (environ une trentaine) et on note même des épreuves multijoueurs en ligne. Rien de bien novateur pour les habitués du multi (défis de type Capture The Flag, King Of The Hill, Search & Destroy...), mais c'est toujours ça de pris. On déplore par contre le faible nombre de cartes (chalet, discothèque, usine) et le fait que les déficiences de la caméra (déjà évoquées pour le solo) soient encore plus dommageables en multi. Enfin, il risque d'être difficile de trouver du monde en ligne, car le jeu est tout de même vendu à environ 60 euros, que ce soit sur Xbox 360 et PS3.

Naughty Bear
Naughty Bear
Naughty Bear



Conclusion :

Dôté d'un concept osé, d'une interface soignée, d'une bonne dose d'humour et de fatalités violentes, Naughty Bear est potentiellement un agréable défouloir. Pourtant, ses carences techniques parfois exacerbées (caméra), sa grande redondance au niveau des situations et le côté frustrant de certaines missions, font que l'on décroche malheureusement assez vite. Il est donc bien difficile de le conseiller, surtout à environ 60 euros. Dommage, car il aurait pu donner un bon bol d'air frais avec un gameplay plus riche et une meilleure finition. Allez, Naughty Bear, à peluche !

 

 

Naughty Bear (PS3, Xbox 360)
Artificial Mind & Movement / 505 Games
2
Réalisation 2.5/5 2.5/5 2.5/5 2.5/5 2.5/5
Prise en main 2.5/5 2.5/5 2.5/5 2.5/5 2.5/5
Durée de vie 3.5/5 3.5/5 3.5/5 3.5/5 3.5/5
 

Les Plus
* Un pari osé et quelques idées à saluer
* De l'humour et des références
* Une interface soignée
* Plutôt défoulant
Les moins
* Caméra catastrophique
* Manque de finition voire de conviction
* Vite redondant voire frustrant
* 60 euros



Naughty Bear
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Naughty Bear
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Naughty Bear
Naughty Bear
Naughty Bear

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26/06/2010
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