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Test Battlefield : Bad Company 2

Si Bad Company 2 arrive moins de deux ans après la sortie du premier opus sur PlayStation 3 / Xbox 360, il s'agit surtout du grand retour de la franchise Battlefield sur la plateforme PC. Un retour qui s'affranchit des codes du premier volet et qui laisse donc de côté les blagues de potaches et les situations à la limite du burlesque pour se focaliser sur le plus important : le gameplay. En solo, mais surtout en multijoueur, vous allez voir que les Dieux du jeu d'action vue subjective (FPS) habitent assurément Stockholm !




La recette de la Guerre Moderne, mais... sauce suédoise !

Depuis la sortie de Battlefield 1942, les développeurs de Digital Illusions CE se sont fait une sacrée réputation dans le domaine du FPS, personne ne peut le nier. Cependant, avec la montée en puissance régulière de la franchise Call Of Duty, il faut avouer que nos Suédois ont fort à faire. On peut formuler de nombreuses critiques à l'encontre d'Infinity Ward, mais reconnaissons que les bougres s'y connaissent question spectacle et depuis l'incroyable succès remporté par Modern Warfare 2, la tâche de Bad Company 2 parait bien délicate : comment DICE peut-il concurrencer un tel monument ?En réalité, la réponse ne tarde pas à venir et après quelques minutes de jeu, elle s'impose d'elle-même : DICE s'est tout simplement démarqué du modèle Modern Warfare 2 comme - à ses débuts - Infinity Ward s'était démarqué de Medal Of Honor. Du coup, Bad Company 2 reprend le concept de Modern Warfare 2 à son compte, mais alors que le jeu édité par Activision fait dans la surenchère, DICE joue plutôt la carte de la crédibilité. Bien sûr, nous incarnons toujours une escouade de bidasses qui feraient passer John McClane pour une petite nature, mais quand même...

Comme dans le premier volet - exclusif PlayStation 3 / Xbox 360 - nous incarnons la Bad Company, celle-ci n'étant pas autant bringuebalée que les héros de Modern Warfare 2. Il n'est pas non plus question, ici de prendre d'assaut une plateforme pétrolière, là de sauver le Capitole. Non, tout en étant plus accessibles, les objectifs de la Bad Company sont éminemment plus crédibles et c'est le scénario - loin d'être original - qui gagne immédiatement en intérêt alors que l'on peut bien davantage s'identifier à nos quatre pieds nickelés.Ces derniers doivent enquêter sur une menace d'un genre nouveau alors que la guerre est ouvertement déclarée entre les forces de l'Oncle Sam et la Russie. Cette dernière serait en passe de mettre la main sur une arme de destruction massive dite scalaire et capable - on s'en doute - de faire basculer le conflit en faveur des dirigeants de Moscou. Toujours composée de Redford (le chef, proche de la retraite), de Marlowe (nous), de Sweetwater (le geek) et de Haggard (le gros bras expert en démolition), notre fine équipe doit donc trouver la trace de cette arme.Histoire de donner un peu d'épaisseur au scénario, les choses ne se passent évidemment pas comme prévu : les infos ne sont pas là où elles devraient, notre contact a été capturé par les Russes et... il fait le plus souvent un temps de chien ! Tous les ingrédients sont donc réunis pour nous proposer un Bad Company 2 digne successeur de son petit frère... Enfin pas tout à fait : DICE ayant décidé de se mesurer plus directement à Modern Warfare 2, certains éléments ont été rayés de la checklist du développeur afin de recadrer un peu le tout.
Nous le disions en introduction, les blagues de potaches et les situations les plus abracadabrantes ne sont plus vraiment au programme. Le scénario se veut plus crédible / plus sérieux, mais l'ensemble n'est tout de même pas aussi tristounet que dans Modern Warfare 2 ou le patriotisme suinte par tous les pores. Dans Bad Company 2, nous incarnons toujours une bande de mauvais garçons et s'ils sont moins guignols que précédemment, ils conservent un certain sens de l'auto-dérision qui se retrouve au travers des nombreuses répliques que nos compagnons ne manquent pas de s'échanger.

Des bidasses toujours en vadrouille, mais qui font moins les Charlots...


De petites moqueries en franches vannes, les piques sont nombreuses et même si le jeu des doubleurs français n'est pas impeccable, cela passe plutôt bien et permet au titre de conserver un côté légèrement plus irrévérencieux que la majorité des FPS. Dans le même ordre d'idée, il faut aussi signaler une différence dans la conception des niveaux : les cartes ouvertes de Bad Company ne sont plus de la partie, mais en proposant des niveaux « couloirs », DICE s'est tout de même assuré qu'il y aurait assez souvent plusieurs façons d'aborder chaque situation, plusieurs chemins pour progresser.Ainsi, nombre de cartes permettent de tenter différentes approches, nos coéquipiers nous proposant régulièrement d'aller de l'avant en suivant telle ou telle voie. Face à une mitrailleuse lourde, libre à nous par exemple de tenter le passage en force, de se la jouer subtil en contournant l'obstacle ou bien encore d'essayer une approche plus aérienne en grimpant sur les toits. Précisons ici que le décor est toujours aussi destructible et, ce faisant, il permet souvent de tester d'autres techniques : les ennemis seront moins tentés de rester à couvert si leur parapet est en charpie !

Il est sans doute des joueurs qui préféreront le côté grand spectacle hollywoodien de Modern Warfare 2, mais nous avons pour notre part été conquis par cette approche un rien plus modeste, mais tout aussi efficace. Les moments de bravoure - moins prétentieux - sont largement aussi prenants et la réalisation d'ensemble - malgré quelques errements inexplicables - nous a semblé plus convaincante, plus immersive. Seul vrai regret : la durée de vie de la campagne est à peine plus importante que celle de Modern Warfare 2 : à six ou sept heures, il n'y a de toute façon pas de quoi pavoiser.Avant de nous arrêter sur la durée de la campagne solo (qui peut se faire selon trois niveaux de difficulté), nous avons mentionné la question de la réalisation et il est bon d'y revenir afin de préciser tout d'abord que comme souvent quand vous avez une bonne machine (Core 2 Duo 3 GHz, 2 Go de mémoire vive, GeForce 9800GTX / Radeon 4870), la version PC est un cran au-dessus de ses homologues consoles. On notera en particulier une gestion plus aboutie de certains effets alors que la définition d'image profite des atouts du PC dans ce domaine (anticrénelage, finesse).

Cela dit, quelle que soit votre plateforme de prédilection, vous ne devriez pas être déçus, si ce n'est par les quelques errements que nous mentionnions précédemment. De manière assez incompréhensible, DICE a effectivement mêlé des textures plutôt fines à d'autres beaucoup moins détaillées, de même qu'il a utilisé des effets volumétriques impressionnants et d'autres techniques beaucoup plus grossières. Disons que les aficionados du CryEngine 2 seront sans doute moins tendres que les autres joueurs, mais dans le feu de l'action, reconnaissons que l'ensemble est plus que satisfaisant !Précisons à ce sujet que les très larges possibilités en matière de destruction des environnements font également leur petit effet à ce niveau : on n'est beaucoup moins critique à l'encontre de quelques textures un peu en retrait quand les développeurs nous permettent de faire sauter à peu près n'importe quelle construction ! On sent d'ailleurs que DICE n'est pas peu fier de ce qu'il est parvenu à faire avec le moteur FrostBite et certaines séquences de la campagne solo donnent l'impression de n'avoir été intégrées que pour « épater la galerie ».Ainsi, entre deux séances de promenades en rangers, nos joyeux lurons doivent faire un tour en hélicoptère, faire une balade en char ou naviguer sur quelques rivières boliviennes. Dans tous les cas de figure, ces séquences sont surtout l'occasion de faire joujou avec des pétoires particulièrement efficaces et ainsi de détruire un maximum de bâtiments, de faire sauter autant de bidons que possible et de joyeusement participer à la déforestation amazonienne ! Il ne faut pas se le cacher, en intégrant ces séquences, DICE devait aussi satisfaire une sorte de cahier des charges.

« Sachez simplement que le multi de Bad Company 2 est ce qui se fait de mieux à l'heure actuelle dans le domaine »

Un cahier des charges que l'on retrouve de manière nettement moins heureuse au niveau des cinématiques. Quoiqu'assez différentes de ce qu'on pouvait avoir dans le premier Bad Company, ces séquences sont l'occasion d'intégrer quelques petites blagues supplémentaires, mais il faut reconnaître qu'elles ne mettent pas vraiment dans l'ambiance et que l'aspect technique est, cette fois, assez nettement en retrait. Rien de très grave, les cinématiques ne sont ici qu'un prétexte, mais un petit regret, car DICE avait sans doute les moyens de mieux faire.Fort heureusement, DICE a fait beaucoup mieux en ce qui concerne le mode multijoueur. Inutile de se le cacher, un Battlefield, c'est pour une bonne part une expérience multi à nulle autre pareille : pas de souci à avoir de ce côté-là, Bad Company 2 est le digne successeur de la série. Précisons ici que nous ne pouvons nous baser que sur nos essais réalisés avant la sortie sur PC, PlayStation 3 et Xbox 360. Il n'y a pas de raison que DICE ait régressé depuis - bien au contraire même - mais il est important de le préciser.

Que dire d'autre si ce n'est que le mode multijoueur concocté par DICE est une petite merveille ? Les puristes du FPS sur PC critiqueront sans doute l'absence de lean (se pencher) et de prone (se coucher), mais franchement le gameplay n'en souffre nullement. Le gameplay justement c'est à ce niveau que Bad Company 2 se permet de gentiment massacrer la concurrence : les parties sont nerveuses, extrêmement dynamiques et se renouvellent systématiquement grâce à l'excellente conception des différentes cartes conçues par les développeurs.Certes, il n'y a qu'une dizaine de cartes, mais la qualité compense largement cette faiblesse et - de toute façon - il faut souligner que le jeu en ligne se focalise sur une poignée de cartes appréciées de tous. Difficile ici de faire un choix, car, très variées, les cartes sont toutes remarquablement conçues avec selon les cas, différents points de snipe, un relief souvent très important, des accès variés, des véhicules à gogo et surtout une très large palette de structures / bâtiments à faire exploser de très nombreuses manières différentes.Quatre modes de jeu se partagent le mode multi et cela va du classique Match à mort (affrontement en escouades) au Ruée (protection / destruction de relais de communication en temps limité) en passant par le Ruée en Escouade et le Conquête (prise et protection des drapeaux de l'équipe adverse). La notion d'escouade est importante - elle dynamise les parties en permettant de réapparaître à proximité d'un équipier - et il faut également parler de la nécessité de « marquer » les adversaires pour que ses alliés les voient sur le champ de bataille.Cette fonction impose un style davantage axé sur le jeu en équipe et ce n'est pas forcément un mal après tous ces FPS un peu trop « bourrins ». Un jeu en équipe qui profite aussi des aptitudes du médecin (faire revivre un compagnon) et du fait que tous les véhicules sont utilisables à plusieurs : il est encore possible de faire des raids en solitaire, mais il est bien plus indiqué d'embarquer deux équipiers dans son char afin de faire un maximum de dégâts et, pourquoi pas, de faire s'effondrer la maison directement sur l'objectif !

Pour être complet, il nous faudrait parler des quatre classes de personnage, des gains en expérience, des montées de niveau et de ce que cela permet de débloquer. Il nous faudrait citer la présence de nombreux véhicules différents, mais aussi et surtout d'engins contrôlés à distance. Enfin, impossible de ne pas mentionner la richesse de l'arsenal et la fine gestion de la balistique. Mais tout cela, vous aurez largement le temps de le découvrir, sachez simplement que le multi de Bad Company 2 est ce qui se fait de mieux à l'heure actuelle dans le domaine... en même temps, les participants à la bêta sont déjà au courant !

Conclusion

Doté d'une campagne solo peut-être un peu plus sage et moins « ouverte » que celle du premier opus, Bad Company 2 pourrait décevoir certains des fans, notamment sur PlayStation 3 / Xbox 360. Pourtant, la nouvelle orientation prise par les développeurs est une réussite qui conserve un côté crédible quand Modern Warfare 2 fait dans la surenchère parfois agaçante. Cela dit, il ne faut pas s'illusionner et avec ses à peine sept heures de jeu, cette campagne a - comme sur nombre de FPS - un peu de mal à justifier la dépense. Heureusement, à ce niveau, les joueurs peuvent compter sur un mode multijoueur digne de ce nom. Non, ils peuvent compter sur le meilleur mode multijoueur du moment ! À ce niveau, DICE confirme son statut de studio le plus expérimenté : explosifs, privilégiant le jeu en équipe et bien équilibrés, les combats en multi sont de petites merveilles à savourer sans modération. Mention spéciale pour la version PC - un peu plus jolie - qui permet d'organiser des parties un peu plus efficacement et offre des affrontements dantesques à 32 joueurs, contre seulement 24 sur consoles.

Jeuxvideo.fr


12/03/2010
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