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Éclipsé par les titres de Slightly Mad et Criterion, EA Black Box reprend du service actif avec Need For Speed The Run : un NFS plus scénarisé que de coutume.

Monument du jeu vidéo, la franchise Need For Speed est seulement la cinquième à dépasser les 100 millions d'unités (en 2009), mais malgré ce succès, la série s'est essoufflée. Afin d'y remédier, Electronic Arts a décidé d'injecter du sang neuf en divisant la licence en trois parties chacune confiée à un studio différent. Après le Shift de Slightly Mad Studios et le Hot Pursuit de Criterion, il est donc temps de découvrir le travail de Black Box : Need For Speed The Run.

Un Need For Speed scénarisé...

Afin de se démarquer de la concurrence et des autres Need For Speed, Black Box a décidé de s'orienter vers quelque chose de beaucoup plus scénarisé. S'il est question d'en garder sous le coude pour les prochaines présentations, nous savons déjà qu'il s'agira d'incarner un pilote du nom de Jack. Celui-ci s'est engagé dans l'un de ces fameux cannonball - une course traversant les États-Unis d'ouest en est - et s'il y aura bien sûr de nombreux autres participants, il est en plus question d'une traque menée par des membres du crime organisé. Une traque qui devrait évidemment être le prétexte à quelques courses-poursuites mémorables, mais ce n'est toutefois pas sur cet élément que nos hôtes avaient choisi d'insister pour ce premier contact.

L'aspect cinématique des choses a donc été privilégié par des développeurs qui avaient envie d'insister sur le côté interactif de ces séquences qui ne doivent pas marquer de coupure avec le reste du jeu. Ici, l'idée est donc d'imbriquer le mieux possible les séances au volant et les cinématiques destinées à faire avancer le scénario. Dans l'exemple retenu par nos hôtes, on se retrouvait - après une petite minute de course - frappé de plein fouet par une voiture des méchants... Dès lors, notre Jack n'a d'autre choix que de s'enfuir à pied : une scène que nous subissons en simple spectateur, mais nous reprenons vite la main. Une porte d'immeuble et deux escaliers plus tard, il nous faut assurer la fuite de Jack à travers les toits de quelques bâtiments.

Hélas, pour cette séquence, les développeurs ont imaginé une succession de Quicktime Events : le joueur doit simplement appuyer sur une certaine touche au moment opportun pour déclencher une course, un saut ou une glissade... On a vu mieux comme méthode d'interaction et même si les développeurs nous ont assurés que cela permettait de garder le joueur sous pression, nous nous permettons d'émettre quelques doutes : avec leur gameplay minimaliste et cette obligation de surveiller une partie de l'écran, les QTE ne nous ont jamais semblé être une bonne solution pour happer le joueur. Prenons toutefois garde à ne pas condamner trop rapidement les petits gars de chez Black Box : après tout, nous n'avons qu'un seul exemple de ces cinématiques interactives.

D'ailleurs, il est important de rassurer les amateurs de courses automobiles : The Run reste un Need For Speed et la bagnole est évidemment au cœur du jeu. Ainsi, les développeurs nous ont expliqué que même si l'aspect scénarisé des choses est important pour eux (il s'agit de l'une des grandes nouveautés), cela ne couvre finalement qu'environ 10% du jeu. Il sera donc bel et bien question de se tirer la bourre au volant de voitures de rêve ! À ce titre, il convient d'ailleurs de préciser que le fameux Autolog sera une nouvelle fois de la partie et cette fois directement intégré au mode Carrière. De fait, le but ne sera plus forcément de finir un tracé, de remporter une course, mais de mesurer son temps avec celui de ses amis à travers le monde... de quoi prolonger la durée de vie du jeu.

Premier contact oblige, nous ne sommes pas restés bien longtemps au volant dans Need For Speed : The Run. De ce que nous avons pu en voir, le jeu semble toutefois largement au niveau de la concurrence et nous a procuré des sensations de vitesse plus que correctes alors que l'utilisation du moteur Frostbite 2 est l'occasion de jolies ambiances (nombreux effets de lumière, environnements denses...). Il ne s'agissait bien sûr que d'une version pré-alpha du jeu, mais la fluidité ne posait aucun problème alors que nous évoluions sur PC avec un pad PlayStation 3 entre les mains. Il est d'ailleurs à noter que la console de Sony est considérée comme la plateforme principale du développement... espérons simplement que cela ne soit pas trop mauvais signe pour les joueurs Xbox 360.

Mais puisque nous étions à parler du moteur, il n'est pas inutile de relayer les louanges de Black Box quant à la simplicité d'utilisation du Frostbite 2. Si l'on en croit les Canadiens, cela permet de concevoir beaucoup plus rapidement des tracés très riches. Du coup, Need For Speed The Run devrait offrir une très grande variété d'environnements alors qu'il est déjà question de proposer un total de tracés trois plus long que sur les derniers épisodes de la série. Enfin et les amateurs de Battlefield 3 ont déjà pu s'en rendre compte, le Frostbite 2 est également très doué pour tout ce qui touche de près ou de loin aux animations, à la richesse des mouvements.

Compte tenu de l'aspect davantage scénarisé que prendra Need For Speed The Run, on se doute que la qualité des animations est primordiale. Comme pour nous en convaincre, Alex Grimbley - ancien producteur de DiRT débauché par EA pour The Run - a insisté sur le nombre de marqueurs utilisés pour les seules animations faciales : 97 dans le cas de Jack - notre héros - qui devrait donc disposer d'une jolie variété dans ses expressions ! Dans le même ordre d'idée - et cette fois c'est Jason DeLong qui a pris la parole - la modélisation des personnages profite du Frostbite 2 pour donner plus de relief aux visages et par exemple apporter quelques rides sur le front d'untel. Si nous n'avons pour l'heure pas été convaincus par le système de QTE, le côté cannonballet course dantesque à travers les États-Unis pourrait davantage nous intéresser. Reste que The Run n'est pas attendu avant encore plusieurs mois (fin d'année sur PC, PlayStation 3 et Xbox 360) : largement le temps de l'essayer plus en profondeur !