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Preview Ghost Recon : Future Soldier

Il y a dix ans, un titre estampillé Tom Clancy était une simulation ultra-hardcore avec comme contexte de fond une action militaire dans un contexte très proche - et souvent très inspiré - de la réalité. Le genre de jeu où rien n'est, et ne doit, être laissé au hasard. Aujourd'hui, on sent bien que les choses changent. Entre un Hawx plus proche d'un Ace Combat que d'un Flight Simulator et un Rainbow Six Vegas qui s'est senti obligé de mettre un paquet d'éléments rendant son contenu plus permissif, accessible et rapidement amusant afin de continuer d'accrocher l'intérêt du joueur... Bref, Tom Clancy c'est encore une narration guerrière intéressante mais la mise en scène est toute autre, moins réservée à l'élite du tir stratégique. Et ce que l'on a vu de Ghost Recon Future Soldier s'inscrit distinctement dans cette logique.

Tom Clancy se la joue G.I. Joe

Ghost Recon : Future Soldier
Quand il s'agit de mater des terroristes, atomiser des dissidents politiques, neutraliser des dictateurs, bref, instaurer la paix avec la guerre, on est clairement dans un des genres les plus classiques (qu'il s'agisse d'un roman, d'un film ou d'un jeu vidéo). Cependant, avec un Tom Clancy, les abus de testostérone sont proscrits : seul contre tous vous mourrez, un rush sans protection vous mourrez, et ainsi de suite. Il vous faut l'appui de votre escouade, préparer vos assauts, et ne pas foncer dans le tas à découvert. Apparue au début des années 2000, la série Ghost Recon se distingue principalement des Rainbow Six par une temporalité plus avancée, chaque Ghost Recon se déroulant dans un futur plus ou moins proche et non dans l'ère actuelle. Si le tout premier n'était pas des plus abordables pour les néophytes, il se montrait plus permissif que ce à quoi la franchise avait commencé à nous habituer avec les Rainbow Six.

Évidemment, il est couru d'avance qu'avec Future Soldier on ne retrouvera pas une simulation de tir ultra-hardcore avec un temps de jeu dédié à 50 % à la planification des assauts. Néanmoins, le puriste n'aura pas envie que son jeu dit « de niche » se transforme en titre accessible à n'importe quel bourrin du pad. En effet, quel intérêt pour le joueur de disposer d'un énième jeu de tir à la première ou troisième personne « pan-pan, boum-boum, badaboum, chaaargez ! ». Première chose notable lors de la présentation du jeu : il s'agit d'un third person shooter, un genre qui laisse surtout la part belle à l'action qu'à autre chose. Néanmoins, comme il s'agit toujours d'un Tom Clancy, on peut se rassurer en se disant que l'on a droit à un contexte largement inspiré de la réalité des conflits afin de maximiser l'immersion dans le jeu.

Gears of Recon

C'est pourtant là que le bât blesse. En pleine conférence chez Ubisoft, au milieu d'une douzaine de belles précisions sur l'armement hybride du futur, de la technologie militaire toujours en plein essor (en même temps, vu le paquet de fric consacré à la recherche sur l'armement, il serait dommage que ça stagne, que des gens ne meurent pas de faim pour rien quoi !), on se rend compte que ce Ghost Recon peut carrément virer au grand n'importe quoi. Alors certes, le jeu se déroule dans un futur qui est loin de nous être palpable, mais on ne peut pas faire gober tout et n'importe quoi au joueur. Un camouflage optique rendant complètement transparent ? Pourquoi pas, si l'on omet aujourd'hui que la recherche militaire n'arrive même pas fiabiliser des capteurs du dos pour reproduire une image sur le ventre (il s'agit donc d'une forme d'invisibilité partielle, et au loin en plus). Un exosquelette ultra-moderne améliorant toutes les capacités du soldat de façon exponentielle ? Tavernier, je veux la même chose que ces messieurs !

Ghost Recon : Future Soldier
D'ailleurs, on va précisément s'arrêter sur ce gros détail qui va pratiquement, à lui seul, justifier ce qui semble prendre le chemin du gameplay de la version finale. Les troupes de Ghost Recon sont l'élite de l'élite de l'armée américaine, soigneusement sélectionnées dans tous les corps de l'US Army (NAVY Seals, Marines, etc.). Mais aussi forts et entraînés que soient ces hommes, il leur est impossible de courir accroupi le 100 mètres en 15 secondes, surtout avec un pack de 50 kg sur le dos. C'est là qu'intervient l'exosquelette : son équilibre parfait permet à son porteur de répartir parfaitement la charge qu'il transporte, si bien que son utilisateur ne sentira même pas le poids de ce qu'il porte. Mieux encore, il sollicite les muscles concernés par une action et les accompagne afin de diminuer l'effort. Sur le champ de bataille, vous êtes un super soldat, un « F-16 sur pattes », sautant et courant partout dans toutes les conditions, capable de simultanément abattre un adversaire d'un tir en pleine tête, de locker un char ennemi et l'exploser avec une mini-roquette, tout en sautant grilles barbelées sur sac de sable. On exagère un peu, mais c'est pratiquement ça.

« Ça semble trop classique en solo »

Ghost Recon : Future Soldier
Le pitch se veut un peu moins surfait. Toutefois, on ne peut pas dire que ce qui sert de trame principale prenne un risque : des ultra-nationalistes russes armés renversent le pouvoir et terrorisent la population locale. Que c'est vilain. On va envoyer des troupes d'élite pour libérer les civils parce qu'on est des gentils et, accessoirement, afin de s'assurer qu'ils ne mettent pas la main sur un armement surpuissant capable de s'en prendre à nous, les occidentaux. Le terrorisme assaisonné d'un peu de guerre froide, on a connu un peu plus osé (les plus intraitables observeront qu'il est quand même très improbable qu'un gouvernement aussi coercitif que celui de la Russie se fasse avoir aussi naïvement par l'extrême droite locale). Une histoire en tout cas plus crédible que les gadgets militaires qui vont la rythmer.

Des petites phases de jeu que l'on a pu voir, c'est vivant mais pas affriolant. On peut se mettre à couvert (car oui, les surhommes de Ghost Recon finissent quand même par vaciller quand ils encaissent vingt balles successives), tirer à l'aveugle en ne faisant dépasser que son arme de sa cachette, donner quelques consignes basiques à ses équipiers, etc. Chaque classe de soldat possède également sa spécificité et ses atouts pour avoir le dessus sur le champ de bataille. Le « Recon », unité de reconnaissance par excellence, peut se fondre dans le paysage avec son camouflage optique (soupir), l'ingénieur est équipé des appareils les plus sophistiqués pour obtenir un support aérien rapproché précis ou faire sauter une infrastructure, le sniper pourra guider ses amis de loin et descendre un adversaire en restant tranquille dans son coin, et le commando est le plus polyvalent de tous mais fatalement le moins spécialisé (l'unité basique de combat en quelque sorte). Ça semble trop classique en solo. Même en prenant en compte l'optimisation possible des armes (type de munitions, etc.).

Le début d'un virage à 180° ?

Ghost Recon : Future Soldier
En multi, les modes de jeu ne semblent pas non plus sortir de l'ordinaire. Match à mort, capture du drapeau, capture de la base, etc. Rien de réellement excitant pour le moment. D'autant qu'à 8 contre 8, donc 16 joueurs au maximum, les joutes ne risquent pas d'avoir un rythme infernal. Néanmoins, on constate quelques petits ajouts par rapport au mode solo. Comme la possibilité de ne pas incarner un soldat mais un drone (une sorte de mini tank sur quatre roues) ou encore de se regrouper en bataillon regroupé afin de procéder à des déplacements en couverture automatisée. Cette petite aptitude permet au leader de regrouper son escouade autour de lui, les autres se déplacent alors automatiquement dans son sillage et ne se chargent que de couvrir ses flancs et ses arrières. Bien pratique pour ne pas se faire prendre à revers, mais il n'est pas toujours judicieux d'offrir à son adversaire quatre morts pour le prix d'une grenade. Bref, il faudra choisir la bonne stratégie à tout moment. C'est bien plus vivant qu'en solo.

Là où on ne se prononce pas encore, c'est sur les qualités graphiques du jeu. La démonstration ne présentait qu'une version alpha à la finition plus que limite, avec des couleurs mal calibrées et des délais d'apparition du décor. Sans parler non plus de l'I.A. inexistante (un adversaire qui hésite cinq secondes avant de nous tirer dans le dos, c'est moche). Pour finir, on veut insister sur un point bien précis. Si cette première présentation ne nous a pas satisfaits, c'est parce qu'on a l'impression que les actes ne suivent pas les paroles du côté d'Ubisoft. Un jeu d'action bien bourrin c'est tout aussi bien, mais c'est mieux quand c'est totalement assumé et pas un peu renié en invoquant des situations et objets réels... d'autant plus quand ces derniers demeurent des extrapolations futuristes. Les puristes irréductibles savent bien qu'un titre Tom Clancy ce n'est plus comme avant, des concessions sont faites massivement pour séduire le plus grand nombre. Vivement un prochain contact avec Ghost Recon Future Soldier afin que l'on puisse se faire une idée plus claire du potentiel, manette en main cette fois !

Ghost Recon : Future Soldier
Ghost Recon : Future Soldier
Ghost Recon : Future Soldier
Guillaume_C

Jeuxvideo.fr


12/04/2010
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