Preview Driver San Francisco : une Dodge Challenger jaune adossée à l'asphalte
Des crissements de pneu, des sirènes de police, des coups de pare-chocs, des cascades... Tanner est bien de retour, les rues de San Francisco n'ont qu'à bien se tenir !
Quid de l'essence de Driver maintenant qu'une petite part de paranormal s'incruste dans le scénario ? Techniquement, le jeu en lui-même demeure une succession de séquences où l'on pilote à tra
vers la ville, avec certaines contraintes (neutraliser un véhicule en fuite, échapper à un poursuivant, gagner une course, convoyer rapidement ou prudemment, etc.), l'impact de cet élément est donc quasi nul. La seule fois où le jeu a imposé d'utiliser le controversé mode « shift » était dans les missions didacticiel pour initier le joueur. Libre à lui de l'utiliser ou non par la suite. D'ailleurs, comme nous ne sommes pas habitués à ce genre de possibilité, il ne nous est ensuite même pas venu à l'idée de nous servir d'une option pareille. Il faut donc le dire : ça ne chamboule absolument pas l'expérience de jeu !
La seconde question que l'on peut se poser concerne l'histoire et son évolution : quelles sont les conséquences narratives d'un tel parti pris ? Évidemment, si le récit est pris au premier degré, il est difficile de lui trouver une justification réaliste. On ne saurait toutefois mener un procès d'intention à Driver San Francisco sur cette seule base. Après tout, ça n'est pas moins farfelu que la mémoire génétique, pierre angulaire d'Assassin's Creed. Il est difficilement envisageable de condamner des développeurs lorsqu'ils essaient de sortir des sentiers battus dans la construction d'un scénario, cela fait partie du processus créatif. D'ailleurs, cela permet d'introduire de nombreuses séquences décalées à la Code Quantum, où les quiproquos et l'humour ne manquent pas. Des scènes que l'on peut vivre en pleine conduite car les personnes présentes dans la voitures sont affichées et animées dans les coins de l'écran sans occasionner la moindre gêne.
Dès le début du jeu nous avons même eu l'impression que l'histoire est plus subtile qu'il n'y paraît. Le fait que Tanner ne réalise pas immédiatement sa condition, et qu'il puisse retrouver sa voiture et son coéquipier de façon régulière (alors que l'une est HS et l'autre à son chevet), nous font penser qu'en réalité la partie du jeu où le héros est dans le coma n'a pas lieu dans le monde réel mais dans l'inconscient du policier. L'ami John résoudrait-il l'enquête dans sa tête avant de sortir du coma pour la terminer dans le monde réel ? Une possibilité qui n'a été ni confirmée ni infirmée par Marie-Jo Leroux, la productrice, lorsqu'on lui a posé la question. Voilà un détail qui pourrait ravir les amateurs de « réalisme ». Quoi qu'il en soit, se retrouver spectateur des aventures d'un spectateur acteur malgré lui est seulement un angle inédit qui n'a altéré en rien le suspense et la construction de l'intrigue policière durant la démonstration.
L'espace de jeu n'est pas en reste non plus. San Francisco est la star elle aussi. Les développeurs ont choisi la ville du Golden Gate parce qu'il s'agit de la plus emblématique en termes d'imaginaire touristique et la seule à offrir un relief propice aux cascades. 210 km de routes dans une ville synthétisée pour se concentrer sur tout ce qui fait le charme de cette agglomération, en rassemblant une grande variété d'environnements sur un petit espace. Un peu à la manière de Los Angeles dans le dernier Midnight Club. D'ailleurs, l'interface dézoomée du « shift » mode ressemble beaucoup à la carte du jeu de Rockstar où l'on survole la ville en vue verticale. La ville bénéficie d'ailleurs d'une ambiance vivante assez appréciable via la circulation et la présence de piétons, même si ces derniers sont des pros de l’esquive (n'espérez pas en renverser dans un Driver !).
Driver San Francisco se concentre avant tout sur la conduite et il s'avère que le résultat est à la hauteur. Le mode « shift » n'est pas un motif de déception dans la mesure où il est habilement justifié dans l'histoire et qu'il n'a qu'un rôle de gadget dispensable en phase de jeu, au même titre que le Boost ou le « Ram » (percussion accentuée). On peut même y voir un motif de satisfaction car, même s'il s'agit d'un raccourci, le titre se débarrasse de ses boulets les plus lourds à traîner pour la série : le jeu à pied et les calamiteuses phases de tir. En l'état, ce Driver ne saurait fondamentalement déplaire aux fans (dont votre serviteur fait partie), et il ouvre les bras à ceux qui ne connaissent pas la licence. Il faudra certainement faire la fine bouche pour se refuser à Driver San Francisco lors de la sortie le 1er septembre prochain. Après tout, on peut faire confiance à Martin Edmonson et Reflexion.
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