Test Monster Hunter Tri

Paru en 2005 au Japon puis une année plus tard sur notre continent, Monster Hunter est une série particulièrement prisée au Japon. Et voici que Monster Hunter Tri débarque pour tenter une approche sur Wii. Gardant les mêmes ingrédients que les versions précédentes, le titre propose un mode en ligne gratuit où les joueurs peuvent se retrouver et partager leurs aventures.

Maman, il y a un dinosaure dans le jardin !

Tout commence avec la création de son personnage. Après quelques choix purement esthétiques, le joueur découvre le village Moga, récemment détérioré par un tremblement de terre. Les environnements sont jolis et colorés mais, petite déception, le joueur est limité par des murs invisibles. Les monstres ressemblent à des dinosaures et d'autres sont plus proches des dragons. Afin de savoir à qui il a affaire, le joueur peut cibler un monstre avec sa Wiimote et entrer ses données dans un carnet dans le but de répertorier toutes les bestioles du jeu. Mais le chasseur n'est pas obligé de se limiter à cette traque. En effet, il peut récupérer des ressources pour aider à l'amélioration du village, gérer des plantations et des élevages d'insectes ou encore réaliser des tâches confiées par des habitants. Ces missions sont des objectifs à remplir et aident à la progression de l'histoire. Dommage que la police du jeu soit très petite et du coup désagréable à lire.

Si l'idée de départ a de quoi séduire, elle est hélas altérée par de nombreux petits défauts qui s'accumulent et qui font que le jeu peut énerver rapidement. La pêche, le minage, la chasse, la cuisine, la récolte... Tant de choses au menu ! Et ce qui reste dans les esprits est : la pitoyable résistance de certains matériaux nécessaires à la réalisation de ces activités. En effet, il ne faut que quelques malheureuses utilisations pour qu'un objet se détruise. La pioche se casse très vite, les armes perdent également très rapidement leurs tranchants et demandent à être de nouveau affûtées ou améliorées. Une arme de meilleure qualité peut rallonger son utilisation. Pour les consommables, la solution la plus simple est d'en acheter en masse, opération assez délicate au début du jeu puisque le joueur voit ses fonds tout de même très limités. D'autant plus que le chasseur part avec un équipement très léger : aucune armure et juste une petite épée.

Côté équipement, le joueur dispose de plusieurs armes et armures qu'il peut acheter, fabriquer et améliorer. Marteau, lance, épée courte avec bouclier, longue ou grande, morpho-hache ou encore fusarbalète, chaque arme a plus ou moins de portée, de vitesse... Le joueur prend l'arme de son choix selon ses affinités ou encore en fonction de la mission choisie. Cependant il n'est pas possible de changer d'arme ailleurs que dans sa maison. Le chasseur peut obtenir de nouveaux équipements en les achetant en magasin où en réunissant des matériaux pour les façonner. L'idée de ne pas réduire le joueur qu'à un seul type d'arme est bonne, car elle pousse à s'essayer à tout les styles. De plus, certains monstres sont plus faciles à battre avec tel ou tel type d'arme.

Combat en solo contre une maman dino

« Yeah he do the walk of life »

Les combats changent selon l'équipement. Une épée à deux mains est bien plus lente qu'une épée courte. Aussi il faut prendre en compte sa portée et sa rapidité pour gérer au mieux les affrontements d'autant plus qu'il n'est pas possible de cibler une créature. Beaucoup de coups sont donnés dans le vide et la situation devient encore plus délicate lorsqu'on combat dans les fonds marins. Il faut gérer la hauteur, mais aussi réussir à porter un coup à son adversaire et hélas, c'est un challenge pas toujours agréable à relever. Monster Hunter Tri peut se jouer avec un Nunchuck et une Wiimote ou avec une manette de jeu Wii (la manette Game Cube n'est pas compatible) et une Wiimote. La manette est vraiment pratique même si le nouveau joueur risque de se sentir un peu perdu notamment au niveau des contrôles. Le titre propose beaucoup d'actions et la manette donne l'impression de manquer de touches. Certaines ont plusieurs utilisations (celle pour ranger une arme est identique à celle pour utiliser un objet) et au début du jeu, les joueurs se sentent un peu désorientés.

Certains monstres sont présents et en plus grand nombre selon qu'il fasse jour ou nuit. Les bestioles ne restent pas immobiles : elles se baladent, se reposent, fuient lorsque des prédateurs sont dans une zone... Le monde est donc bien vivant. Plusieurs régions sont donc à débloquer comme les montagnes, le désert, les volcans, les fonds sous-marins... Les créatures changent selon l'endroit ce qui promet un bestiaire assez conséquent. Aux villages, des prévisions sont disponibles pour connaître les évènements relatifs aux monstres notamment la présence des grosses bêtes afin de se mettre sous la dent un véritable challenge. Les missions sont à réaliser en temps limité ce qui n'est pas toujours agréable même si la limite de temps est, en général, assez large. Cependant, ces dernières sont rapidement assez répétitives (aller chercher des objets, pêcher, tuer des monstres...).

L'aventure est plus difficile en solo puisque venir à bout de monstres gigantesques demande de bien regarder les attaques et les mouvements de ces derniers afin de savoir quand attaquer et quand fuir. À condition d'avoir réalisé plusieurs quêtes en solo, le chasseur peut être accompagné par une créature étrange appelée Cha-Cha. Ce dernier peut aider grâce à différents pouvoirs stockés dans ses masques et en dansant. Il peut ainsi éclairer le joueur dans des caves sombres, lui fournir de l'oxygène sous l'eau, faire quelques dégâts aux ennemis, augmenter des statistiques comme l'attaque, la défense.... Cha-Cha devient un compagnon rapidement important qui permet d'apporter un bon soutien supplémentaire pour les joueurs solitaires.

Et toi, avec qui tu joues ?

La force de Monster Hunter Tri réside dans le multijoueur. La coopération a lieu en local via le mode arène qui permet à deux joueurs de partager l'écran de leur console ainsi que leurs quêtes ou par le mode en ligne qui autorise des groupes jusqu'à quatre chasseurs. Pour ce dernier, les joueurs ont la possibilité de créer ou de rechercher une ville : une sorte de point de rendez-vous où les joueurs se retrouvent. Une personne peut jouer aussi bien avec ses amis qu'avec des inconnus. Tout ce petit monde peut se connecter sur des serveurs optant pour différents objectifs afin d'aider les chasseurs à rejoindre la ville qui leur correspond le mieux. On trouve ainsi des serveurs pour des chasseurs d'un certain rang, ceux qui recherchent un monstre en particulier ou des serveurs libres.

Qui dit « multijoueurs » dit également « communication » car dans ce genre de jeu où la traque de monstres et la stratégie pour venir à bout de ces derniers est évidente, le retour du Wii Speak est bienvenu. En effet, il est toujours mieux d'agir dans l'instant présent pour réorganiser son groupe plutôt que d'aller chercher la bonne phrase d'un menu tchat ou de rédiger une instruction pendant que le gros monstre du coin fini de croquer la jambe d'un de vos compagnons. Pour ceux qui seraient allergiques à ce moyen de communication ou qui ne disposeraient pas de ce dernier, il est possible de brancher un clavier USB standard à la console. Cependant, son utilisation n'est pas vraiment pratique surtout s'il faut jongler d'un périphérique à l'autre dans le feu de l'action.

Conclusion

Avec des graphismes assez travaillés, une durée de vie aussi impressionnante que certains monstres présents dans le jeu, des environnements vivants et un multijoueur qui permet d'apprécier vraiment le jeu, Monster Hunter Tri reste un jeu très atypique. Les bases sont intéressantes à savoir gérer son personnage, le faire évoluer ainsi que son environnement. Cependant le titre a tout de même son lot de défauts qui sont récurrents et risquent d'agacer certains (piètre résistance des objets, police trop petite, murs invisibles, côté répétitif...). En revanche, les monstres les plus impressionnants savent rapidement mettre une pression bien pesante sur les chasseurs qui deviennent captivés par la bête surtout lors de la première rencontre. Joueurs et joueuses qui cherchez une expérience demandant efforts, investissements de sois, patience et sang-froid (affûter son arme toutes les deux bestioles tuées, c'est vraiment agaçant...) alors la chasse est ouverte !