Test Monster Hunter 3
Voila des années que la série Monster Hunter fait un malheur sur Playstation 2 et PSP. Pourtant, c'est bien sur la très conviviale Wii de Nintendo que nous accueillons aujourd'hui Monster Hunter 3 et son mode online gratuit. Capcom aurait-il cédé aux sirènes du casual gaming ? L'expérience a-t-elle perdu de son piquant ? Réponse dans ce test !
Aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est sur PSP que la série Monster Hunter a pris son véritable essor au Japon. Les versions Playstation 2 s'étaient certes vendues correctement mais on était alors loin de s'imaginer que la franchise deviendrait quelques années plus tard un véritable phénomène de société. De nos jours, en effet, la sortie d'un nouvel épisode sur la pettie console portable de Sony s'accompagne d'une véritable crise d'hystérie au pays du Soleil Levant. Monster Hunter Freedom 2nd G s'est ainsi écoulé à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires dans les heures qui ont suivi sa sortie pour atteindre au final les trois millions d'unités vendues. Si l'occident a été longtemps épargné par cet engouement démeusuré, Capcom a fini par comprendre que sa license à succès gagnerait à se faire connaître à l'Ouest. Voila pourquoi sans doute, il y a eu autant de bruit autour de cette toute premiere version Wii.
Monster Hunter 3 est avant tout un jeu d'action.
Episode original tenant compte du cycle jour/nuit, Monster Hunter 3 délaisse enfin le village de Pokke pour nous faire découvrir le charmant petit village insulaire de Moga. Après avoir défini l'apparence de son chasseur, le joueur posera donc le pied sur un territoire totalement inconnu des vétérans de la série. Bien sûr, les personnages-clés habituels répondent présents. On trouve ainsi un chef de village, un forgeron, une marchande, un fermier, une hôtesse de guilde, etc. Cependant, de nouveaux acteurs ont fait leur apparition pour proposer des services inédits. La poissonnière, par exemple, nous permet d'envoyer des navires récupérer toutes sortes de matériaux et de poissons en mer. Le capitaine de son côté nous propose d'échanger divers objets qu'il a négocié tout au long de ses voyages. Le fils du chef enfin nous permet de convertir les carcasses des monstres chassés sur l'île en précieuses ressources. Il centralise aussi les demandes des villageois octroyant divers bonus lorsqu'elles sont satisfaites.
Certains paysages sont magnifiques.
S'il est clair que c'est en missions que l'on passera le plus clair de notre temps, on aurait tort de négliger toutes les opportunités offertes par l'île de Moga. La ferme, par exemple nous permet, moyennant quelques ressources, non seulement de cultiver des plantes ou des champignons, mais aussi d'élever des espèces précises d'insectes et de récolter du miel. On peut commander des repas composés à partir d'une foule d'ingrédients différents à la cantine pour obtenir divers bonus. La forêt Moga, quant à elle, est un territoire de chasse libre nous offrant l'opportunité de récolter diverses matières premières tout en massacrant des hordes de monstres voire des boss que l'on aura au préalable terrassés durant les quêtes. Ni le temps ni le nombre de défaites n'étant pris en compte, c'est là l'occasion rêvée de s'entraîner et d'engranger au passage un beau paquet de ressources.
On peut désormais se battre aussi sous l'eau.
Tout comme ses prédécesseurs, Monster Hunter 3 s'articule avant tout autour d'un système de quêtes parfaitement hiérachisées. Réparties en six niveaux et dotée à présent d'objectifs secondaires, ces dernières consistent par exemple à abattre une dangereuse créature menaçant le village ou à chasser une horde de monstres plus petits. Parfois, il s'agit d'éliminer des insectes ou de collecter un type précis de matière première dans telle ou telle zone. Il faut dire que cet opus comprend pas mal d'environnements inédits et souvent magnifiques comme la Toundra ou les Plaines Désertiques. Mais la véritable nouveauté est sans conteste la présence de vastes étendues d'eau dans les décors. Ainsi, il est possible de nager non seulement dans des lacs ou des rivières mais aussi carrément dans la mer. Loin d'être anecdotique, cette innovation majeure introduit des possibilités de gameplay extraordinaires. En effet, notre chasseur peut désormais nager et même traquer diverses espèces de monstres sous l'eau. Il faudra alors surveiller sa jauge d'oxygène et apprendre à évoluer en trois dimensions dans un milieu où le moindre geste est infiniment plus lent qu'à l'air libre Si les plus petites proies ne nécessitent qu'un harpon pour être chassées, les léviathans que l'on devra affronter sous l'eau ne pourront être abattus qu'en ayant recours à des armes puissantes.
Ce Qurupeco risque d'avoir mal au dos un bon moment.
Du Ludroth Royal s'apparentant à un immense crocodile au gobul, une affreuse baudroie, en passant par le redoutable Lagiacrus, on aura mille-et-une occasions de finir en charpie. Ne croyez pas pour autant être plus en sécurité sur la terre ferme. Les boss terrestres imaginés par Capcom sont tout aussi mortels que leurs homologues aquatiques. Le Qurupeco par exemple, est capable de créer des explosions ou de danser pour regagner de la vie. Surnommé l'Imitateur, il peut appeler à la rescousse des hordes de mobs ou même d'autres boss pour venir lui prêter main-forte. Le Gigginox pour sa part prend un malin plaisir à nous tomber dessus à l'improviste pour nous gober d'un coup. Le joueur horrifié n'a plus alors qu'à essayer de se dégager en secouant sa manette en tous sens ou à prier pour qu'un collègue vienne le sauver. On pourrait également parler des attaques de boue du Barroth, des bombes volcaniques projetées par l'Uragaan ou du blizzard déclenché par le légendaire Albatrion. Nous nous contenterons de dire qu'au total, quatorze créatures superbement animées font leur première apparition dans cet épisode qui ne recycle finalement que la Rathian, le Rathalos et le Diablos des versions antérieures.
L'arène permet de s'entraîner seul ou à deux.
Traditionnellement très exigeant, le gameplay de la série semble ici moins élitiste que par le passé. Certes, le ciblage automatique n'étant toujours pas à l'ordre du jour, il faut une fois de plus calculer au millimètre près la précision de nos enchaînements et déplacer régulièrement la caméra manuellement mais avec une manette classique (oubliez tout de suite la Wiimote), on parviendra vite à viser efficacement. De plus, les armes disposent de combos plus faciles à sortir et on peut se faire accompagner d'un familier disposant d'une ribambelle de capacités de soutien. Nommé Cha Cha, celui-ci pourra ainsi nous soigner, servir de leurre ou encore détecter des monstres en fonction du masque dont il est équipé et des danses qu'on a sélectionnées pour lui. Ne pensez pas cependant que Monster Hunter a perdu son âme car il faut toujours étudier le comportement des divers boss durant des heures avant de trouver leurs failles respectives. Chaque monstre se bat d'une manière différente, l'utilisation des objets (pièges, bombes, potions...) au cours d'un combat est délicate et la moindre erreur d'appréciation se paie très cher.
Entre deux missions, on peut se reposer au village de Moga.
Du côté des matières premières, des objets que l'on peut combiner entre eux ou des équipements, Monster Hunter 3 nous réserve d'ailleurs bien des surprises. La plupart des matériaux à récupérer à l'aide de pioches, filets et autres appâts sont inédits. On peut désormais utiliser des torches, des bombes à oxygène, etc. Les armures octroient de nouveaux bonus permettant de nager plus vite par exemple. Enfin, des types d'armes ont disparu tandis que les morphohaches font leurs premiers pas dans la série. Si ces dernières s'avèrent effectivement très plaisantes à manier en dépit de leur inertie, on ne peut s'empêcher de regretter la suppression pure et simple des lanceflingues, des cors de chasse, des lames doubles et des arcs. Bien des fans vont hurler au scandale et on ne peut que leur donner raison. Le cor de chasse aurait par exemple été bien utile dans cet épisode disposant d'un mode multijoueur online.
Le mode online de cette version Wii est gratuit.
Online ? Oui, et totalement gratuit avec ça ! Il suffit de se rendre pour cela en ville à partir du menu général du soft. En quelques minutes, on pourra lors créer ou rejoindre des parties en ligne à volonté sans avoir à contracter le moindre abonnement. Disposant de toutes les commodités souhaitables (tavernes, marchands, artisans, bureaux de guilde, etc.), les villes crées par les joueurs permettent de se lancer dans des quêtes à plusieurs pour affronter ensemble les monstres les plus dangereux. Un système de chat au clavier est géré par les serveurs et l'utilisation du Wii Speak est possible. Bien sûr, cet appareil-là ne remplacera jamais un bon vieux casque-micro mais c'est toujours mieux que rien. En coordonnant leurs efforts, des chasseurs de tous horizons pourront alors défier des créatures qu'il est bien difficile de terrasser en solo. Mais attention, la force de ces dernières est augmentée en multijoueur et trois évanouissements successifs dans l'équipe signifie un game-over !
Un de nos collègues semble avoir des problèmes.
Il vaudra donc mieux s'entraîner tout seul avant de partir en expédition et risquer de se faire haïr de ses partenaires. Outre la Forêt Moga, une arène se prête d'ailleurs fort bien à cet exercice. On y trouvera quantité de monstres qu'il faudra abattre à l'aide d'équipements spécifiques seul ou à deux en écran splitté. Preuve supplémentaire, si besoin était, que cette version Wii ne manque pas de générosité. Que l'on souhaite s'attaquer à la série pour la première fois ou essayer un épisode totalement différent des versions Playstation 2 et PSP, Monster Hunter 3 est un véritable régal à tous les niveaux. On lui reprochera peut-être d'avoir fait quelques concessions au niveau du nombre de missions et de créatures à chasser. Les vétérans déploreront aussi la disparition de quelques types d'armes ou la relative baisse de difficulté générale. Mais en dépit de ces critiques anecdotiques, la série Monster Hunter réussit haut la main son premier examen de passage sur une console Nintendo.
Les notes
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Graphismes 17/20
Le village comme la ville sont agréables à parcourir et certains environnements sont tout simplement superbes. Une fois de plus, les animations des différents monstres sont très soignées, tout comme l'apparence des chasseurs.
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Jouabilité 17/20
Un peu moins difficile que les versions PSP, Monster Hunter 3 reste un jeu d'action exigeant dans lequel chaque coup d'épée doit être calculé avec précision. Les nouvelles créatures que l'on doit affronter se comportent toutes d'une manière différente et il faut du temps avant de maîtriser les combats sous-marins. L'aspect gestion est également très poussé avec des tonnes de matériaux à collecter, d'objets à combiner et d'équipements à créer.
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Durée de vie 18/20
Les missions sont moins nombreuses que sur PSP et on perd quelques types d'armes. Néanmoins, la durée de vie se compte toujours en centaines d'heures et le mode online gratuit compense largement ces petits désagréments.
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Bande son 16/20
Les thèmes musicaux sont recherchés et ils s'adaptent en fonction de la situation. Les cris des monstres ont également de quoi glacer le sang des meilleurs guerriers. Dommage que les dialogues ne soient pas doublés.
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Scénario
La vie quotidienne du village de Moga sert de trame à l'aventure qui dure aussi longtemps qu'on le souhaite. Pour autant, on ne peut pas vraiment parler de scénario au sens strict du terme.
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Note Générale 17/20
Pour sa première infidélité à Sony, la série Monster Hunter frappe décidément très fort avec cet épisode Wii aussi original que soigné. Proposant aux joueurs de chasser de nouvelles créatures dans des décors inédits, Monster Hunter 3 est une expérience fascinante à vivre sur des centaines d'heures. Que l'on soit débutant ou spécialiste, que l'on préfère jouer en solo ou en ligne, ce hit en puissance justifie à lui seul l'achat de la dernière console de salon de Nintendo.
Jeuxvideo.com
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