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Resistance 3 marque la fin de la trilogie PlayStation 3. S'il manque toujours d'ambition et de grandeur par moment, ce dernier volet reste un FPS accrocheur, efficace et très agréable à jouer.

La fin du monde est proche. Les Chimères - ces étranges créatures qui ont débarqué sur la Planète Bleue il y a maintenant 4 ans - sont sur le point d'éradiquer toute forme de vie humaine. Depuis les évènements du premier volet, plus de 90% de la population mondiale ont été décimés. L'humanité est sur le point de s'éteindre et les derniers survivants tentent de s'organiser pour retarder l'échéance.

Et pour cause, les hommes ont arrêté de combattre et l'espoir semble s'être totalement dissipé. Resistance 3 change donc radicalement de ton par rapport aux précédents volets ; la dimension de survie étant aussi ce qui prédomine tout au long de l'aventure. Elle donne cette impression de ne jamais se trouver en sécurité, comme si les Chimères pouvaient débouler à tout moment pour nous ôter la vie. Les développeurs d'Insomniac, qui maîtrisent leur sujet depuis plusieurs années, ont passé beaucoup de temps à travailler sur l'ambiance et l'écriture.

Car si les précédents Resistance pouvaient paraître un peu trop simplistes dans leur progression - et ne jamais vraiment nous étonner - ce troisième volet réserve de multiples surprises d'un point de vue narratif. Le joueur incarne Joseph Cappeli, un père de famille qui vit dans un abri de fortune situé dans la petite ville de Haven. Une terrible vague ennemie l'oblige à quitter son camp pour un véritable périple au cœur des États-Unis. Directement inspiré du livre La Route, le scénario embarque donc le joueur pour un voyage - presque en solitaire - sur une large bande de l'Est des États-Unis. Saint-Louis, Mt. Pleasant, Graterford, New York, les environnements sont plus variés que dans le précédent volet, mais la grande différence, ce qui caractérise Resistance 3, est lié à la conception des niveaux.

Plus vastes, plus riches, ils contiennent de nombreux embranchements permettant de contourner les ennemis. En effet, à l'instar des deux premiers volets, les batailles se déroulent à une échelle plus massive. À titre de comparaison, un peu simple je vous l'accorde, on se rapproche davantage d'un Halo, par exemple, que de Call Of Duty. Il faut en effet sans cesse se cacher, se faufiler et trouver le bon angle d'attaque pour ne pas se retrouver rapidement assailli par des hordes de monstres. Plus nombreux, plus coriaces, les ennemis débarquent constamment en surnombre. Si au début du jeu, les niveaux proposés ne sont pas très recherchés et permettent facilement d'écraser ses adversaires, l'architecture des décors se complexifie fortement après quelques heures. Ce qui oblige le joueur à faire preuve d'une certaine réflexion et d'une bonne connaissance de la carte pour ne pas se faire dégommer en quelques secondes.

Fourbes, les Chimères n'hésitent à se cacher dans de petits recoins, pendant que d'autres créatures volantes viennent vous traquer. Vous l'aurez compris, le joueur n'est jamais en sécurité. C'est ce rythme effréné qui rend finalement l'expérience si plaisante ! Alors, soyons clairs : Resistance 3 ne contient aucune séquence complètement démesurée « à couper le souffle » ou de moment « super épique », mais il propose tout de même des situations de jeu plus variées que ses prédécesseurs. Session en bateau sur les rives gelées de Saint-Louis, tour de train dans les contrées désertiques de Graterford, visite d'un New York « post-apocalyptique », Resistance 3 offre un étonnant voyage dans une ambiance fin du monde bien retranscrite. Sans trop en dire - évitons de vous gâcher le plaisir -, sachez que vous serez également confrontés à de dangereux groupuscules humains avides de pouvoir.

Les petits gars du studio de Burbank réussissent donc à nous tenir en haleine pendant une dizaine d'heures, notamment grâce à un arsenal qui évolue de manière extrêmement intelligente. Contrairement à d'autres FPS où certaines armes n'ont juste aucun intérêt, l'arsenal de Resistance 3 est extrêmement bien étudié. Chacune des armes possède des attributs bien spécifiques ainsi qu'une option secondaire à utiliser dans des circonstances bien définies. Entre le mutateur permettant de transformer les humains en boule de pue, le cryotir qui a la capacité de geler ses ennemis et le foreur dont les balles peuvent traverser les murs, Resistance 3 offre ce qui se fait de mieux dans le genre. Du coup, impossible de s'ennuyer durant ces bastons intensives où l'on croit que tout est perdu d'avance... avant qu'une grenade hérisson bien placée ne viennent nous sauver la mise.

Sur la partie purement artistique, Resistance 3 évolue donc avec le scénario et propose des teintes plus contrastées et moins ternes que dans Resistance 2, comme ce ciel rougeâtre qui gronde au loin. Si certains environnements ont bénéficié d'un soin tout particulier, apportant une vraie immersion dans un monde où tout semble perdu, d'autres décors - en intérieur notamment - manquent tout de même d'inspiration. On aurait aimé davantage de détails lors des séquences plus sombres, car, ainsi elles donnent un peu l'impression de revenir quelques années en arrière ! Au-delà de l'aspect purement esthétique, on peut également regretter que le moteur graphique n'ai pas, ou très peu, évolué depuis un long moment. Textures parfois grossières, animations un rien datées, le moteur de Resistance 3 commence à se faire vieux, tout simplement.

Quant aux différentes modes multijoueurs, on retrouve tout d'abord - avec grand plaisir - la coopération, permettant à deux joueurs de se frotter aux Chimères sur la campagne principale. Pour la seconde partie, à savoir les affrontements à plusieurs en ligne, les développeurs ont effectué plusieurs changements notoires. Si le second volet pouvait accueillir 62 joueurs en ligne, Resistance 3 n'autorise plus que 16 participants sur une même partie. Un choix judicieux qui vise à rétrécir aussi les cartes pour amener des combats plus rapprochés et plus justes. Comme ce n'est plus le « gros bordel », on peut désormais se montrer plus stratégique dans son approche, notamment grâce aux attributs que le joueur peut remporter et activer au cours des parties. Dans le fond, ce système évolutif (également valable pour les armes) ressemble davantage aux standards des FPS actuels.

Efficace, rythmé, bien construit et haletant, Resistance 3 reprend à son compte toutes les bonnes idées des références du moment. S’il représente bien le meilleur volet de la série, le titre d'Insomniacs Games manque encore de profondeur, d'ambition et de folie pour se hisser parmi l'élite. On peut notamment lui reprocher des graphismes qui commencent à dater et une direction artistique en dent de scie. En revanche, les ajustements réussis sur la partie multijoueurs ainsi que son côté « punchy » font de lui un FPS à la hauteur des attentes.