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Test de Outland : Voyage au cœur des origines et des rêves

Le petit bijou développé par HouseMarque nous propose un jeu de plateforme rappelant Prince of Persia à travers des environnements somptueux.

 

Disponible depuis le 27 avril 2011 pour environ 800 points Microsoft (soit environ 10 €), Outland est un jeu très particulier. Avec une histoire assez discrète, un héros sans visage, des décors baignant dans l'ombre et un style de jeu déjà bien connu par le public, le titre va-t-il réussir à saisir le joueur et l'entraîner dans un monde mystique ainsi qu'onirique.

Un rêve éveillé ou une réalité altérée ?
Outland XBLA Jaquette 001
Le mode histoire de Outland nous plonge dans la peau d'un homme sans nom ni visage qui fait d'étranges rêves prédisant la fin du monde. C'est en allant consulter un chaman que ce dernier comprend qu'ils font référence à des divinités et plus particulièrement à deux sœurs. Si elles ont jadis créé le monde, elles désirent maintenant le détruire - probablement une façon comme une autre de tuer l'ennui -. L'homme décide alors d'aller trouver des autels contenant des pouvoirs utilisés par un ancien héros qui, naguère, s'était déjà battu contre les deux sœurs et les avait scellées. Et c'est à travers la jungle, les enfers, une cité, le ciel (qui, soit dit en passant, ressemble plus à une caverne glacée) et l'éternité qu'il faudra progresser afin de récupérer les onze capacités disponibles. Même si l'histoire n'est vraiment pas un point essentiel pour le jeu, la narration reste très belle et légèrement poétique.

Il faut dire que notre héros ne commence avec rien : il sait juste se déplacer et sauter. Les pouvoirs obtenus permettent de se rendre dans des mondes auparavant inaccessibles à la manière d'un Castlevania par exemple, chaque monde étant lui-même divisé en plusieurs zones. Parmi ces pouvoirs, on retrouve des éléments bien classiques comme la glissade, des attaques chargées permettant de faire plus de dégâts aux ennemis, mais également de détruire des murs fragiles, etc. Une fois maîtrisé, un système de téléportation permet de revisiter les zones traversées. Il faut dire que bon nombre de pièces sont dissimulées, soit dans des passages plutôt mis en évidence soit au contraire dans des passages secrets découverts d'une manière inopinée.

 

Un gameplay sans zone d'ombre

Outland

Comme tout jeu de plateforme, certaines phases sont très acrobatiques. Heureusement pour les moins confiants, les points de passages sont assez nombreux et permettent de recommencer là où ils sont actionnés, dans le cas où le joueur perd toute sa vie. Car outre les pièges, les pics et les ennemis, il est aussi question de couleurs et d'alignement. Vous vous souvenez des deux soeurs ? Eh bien l'une incarne les ténèbres et l'autre la pureté (NDR : bien que la voix-off anglaise prononce « light » pour la qualifier, la traduction donnée est « pureté », je reprends donc le terme du jeu). Les deux énergies sont symbolisées par des couleurs : rouge et noir pour la première, blanc et bleu pour la dernière. Au fil de son avancée, notre héros pourra jongler avec les alignements. Il deviendra alors insensible aux projectiles de la même couleur que lui [NDLR : comme dans Ikaruga]. Attention cependant, car si le joueur est rouge et qu'il frappe une créature de son alignement, l'ennemi ne subira aucun dégât. En revanche, si le joueur est touché au corps à corps, il perdra de la vie (eh oui, c'est injuste, mais c'est comme ça). Il faut donc changer de couleur pour espérer vaincre les créatures de l'alignement opposé.

 

 

Outland

La prise en main est rapide, les mouvements intuitifs, la progression bien pensée : ni trop frustrante, ni trop simple. Ami débutant du genre, n'oublie pas les maîtres mots : observation, patience, technique, dextérité et fourberie (il en faut toujours voyons ! Mouhahaha). Des papillons lumineux indiquent la direction à suivre pour terminer le niveau, libre au joueur de se limiter à les suivre ou explorer un peu. Une carte reste disponible et indique l'endroit où l'on doit se rendre, mais aussi d'autres éléments importants s'ils ont été découverts (points de passages, portail de téléportation, boss du niveau...). En guise de défi, le joueur peut essayer d'agrandir la durée de vie du jeu en essayant de trouver tous les signes des dieux ou les vases remplis d'or. Les premiers permettent de débloquer des images bonus, mais également des pouvoirs passifs pour le personnage (par exemple : le temps où il reste accroché au mur avant de tomber). Quant aux vases, la récolte d'or permet d'acheter des améliorations (vie, énergie magique). Très utile voire indispensable, car certaines zones sont difficilement traversables avec seulement trois cœurs de vie. Mais une fois tout ce petit monde collecté, le joueur aura-t-il envie de tout recommencer ? On peut malheureusement avoir un petit doute là-dessus.

 

 

Toutes les bonnes choses ont une fin (hélas parfois trop courte)
Outland

Bon point : les temps de chargement sont très courts ; mauvaise nouvelle, le jeu l'est également. En effet, selon notre niveau, il faut bien compter entre cinq et dix heures de jeu pour finir le mode histoire (un peu moins de huit en ce qui me concerne). Alors sur quoi puis-je me baser pour évaluer une durée minimum à environ cinq heures ? Tout simplement sur le fait qu'Outland possède un mode de jeu Arcade qui propose de reparcourir les mondes, en temps limité cette fois. Si l'on rajoute les petites cinématiques, les premiers essais catastrophiques lors de la première confrontation avec des boss vraiment impressionnants, un bon joueur arriverait à terminer l'aventure en cinq heures. Mais comment aller aussi vite lorsque les yeux sont captivés par de tels environnements ?

Outland

Transition toute faite pour parler de l'ambiance du jeu. En effet, Outland est certes assez court, mais le titre dispose d'une véritable âme. Sans aller jusqu'à parler de poésie comme dans Limbo, certaines zones peuvent véritablement laisser les joueurs sans voix. Les couleurs chaudes de la jungle, les décors froids et inquiétants des enfers, la neige descendant du ciel... C'est un véritable spectacle visuel et on ne peut que féliciter HouseMarque pour une telle performance ! La musique accompagne généralement très bien le joueur dans sa découverte. Et que dire sur les boss, si ce n'est qu'on regrette de ne pas pouvoir les refaire ! Certes, c'est du déjà-vu, mais parmi toutes les sensations qui nous transpercent, l'amertume d'un jeu réchauffé ne nous effleure jamais. Au contraire, on regrette que certains mondes soient moins fournis que d'autres (notamment celui de l'éternité qui est vraiment très court, un comble !). Enfin, précisons qu'un mode multijoueur est présent et propose à deux joueurs de parcourir des niveaux ensemble. Petit hic : l'aventure n'est réalisable qu'en ligne.

Conclusion

Outland n'innove pas avec son gameplay et son histoire : il s'inspire clairement de ce qui existe pour proposer un titre qui reste cependant réussi et bien maîtrisé. Malgré sa durée de vie assez courte, le bébé de HouseMarque offre une expérience marquante surtout de par ses graphismes merveilleux. Outre l'aspect visuel, le jeu tient en haleine avec une difficulté progressive correctement dosée et des sensations bien réelles, que ce soit en traversant les mondes ou en découvrant les boss. Avec une rejouabilité incertaine une fois le jeu terminé, les joueurs se laisseront-ils tenter par ce pot-pourri chimérique, ensorceleur mais éphémère ?

Outland
Outland
Outland
Outland
Outland
Outland

Les +

  • Un de ces rares jeux sur lesquels on ressent quelque chose de fort en jouant
  • Les environnements
  • Prise en main rapide et intuitive
  • Des boss impressionnants
  • Une difficulté progressive
  • Le changement d'alignement est très bien exploité
  • Belle narration..

Les -

  • ... bien que l'histoire soit très secondaire
  • Trop court
  • Pas possible de refaire les boss... bouh....
  • Multijoueur limité au mode en ligne
  • Rejouabilité incertaine

 

La note de jeuxvideo.fr


8/10



05/05/2011
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