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Killzone 3 : le Halo de la PS3 ?

Plus équilibré et toujours aussi spectaculaire, Killzone 3 tient toutes ses promesses et propulse ainsi la série dans une autre dimension.

 

Injustement relégué au rang de simple vitrine technologique sur Playstation 3, Killzone 2 n'avait pas réussi à sortir de l'ombre de ses nombreux concurrents. Pourtant, le studio Guerrilla fait preuve de talent et bénéficie d'ailleurs d'une très forte réputation sur le Vieux Continent. Alors, bien décidé à imposer leur univers en marquant leur empreinte dans le monde des FPS, les petits gars d'Amsterdam ont mis les bouchées doubles pour le troisième volet de la série.

 

La claque graphique
Killzone 3

On commence rapidement par une petite piqûre de rappel, puisque le scénario de Killzone 3 débute juste après les évènements du second volet. Le dictateur Scolar Visari est mort sur la planète Helghan, froidement abattu par les forces de l'ISA. Mais ce n'est pas suffisant pour arrêter l'invasion de l'empire Helghast, plus déterminé que jamais à mettre fin à cette guerre fratricide.

Le décès de Visari entraîne un violent conflit politique entre les dirigeants de la planète. Une lutte de pouvoir entre industriels et politiciens qui tourne rapidement au vinaigre. Dans ce capharnaüm, le joueur incarne Tomas Shevchenko, un valeureux soldat de l'ISA accompagné par ses fidèles compatriotes Rico et Jammer, la fille du groupe.

Killzone 3

Comme vous allez le voir au travers de notre Vidéo-Test, Killzone 3 a fortement progressé dans tous les domaines. Les développeurs ont ainsi réglé les principaux défauts de la précédente version, à commencer par la direction artistique. On s'en souvient encore, Killzone 2 proposait une palette de couleurs terne et des environnements souvent extrêmement sombres. Un problème dans la mesure où le joueur avait la sensation de parcourir sans cesse le même niveau ; l'aventure peinait donc à se renouveler.

Cette fois-ci, c'est tout le contraire ! Et pour cause, Killzone 3 offre un voyage hors du temps et complètement neuf. Des décors beaucoup plus inspirés, une grande variété dans les environnements et un univers très travaillé, Killzone 3 surprend, émerveille et captive.

 

« On peut remarquer des dizaines de détails qui fourmillent à l'écran »

On alterne entre une mission suicide dans le froid glacial d'une tempête de neige, une mission de reconnaissance en pleine jungle et une guérilla urbaine sur un broyeur géant. Le joueur reste donc en haleine durant toute l'aventure, sans savoir ce qui l'attend réellement par la suite. Des surprises, on en compte plusieurs, notamment certaines séquences de haute voltige à bord de différents véhicules. Pour le reste, on vous laisse le plaisir de la découverte.

Citons quand même un exemple : une balade quelque peu explosive en Exosquelette, une créature mécanique (déjà présent dans KZ 2) qui n'est pas sans rappeler certains mechas du film Avatar. D'ailleurs, les développeurs se sont visiblement inspirés de nombreuses références, en piochant dans le cinéma mais aussi dans la culture jeux-vidéo. Impossible de ne pas penser à Lost Planet 2 en explorant les recoins du niveau de la jungle.

Killzone 3

Sur le plan graphique, Killzone 3 réussit à se transcender en offrant des décors sublimes et toujours très soignés. Un sens de la finition que l'on ne peut que saluer. Dans la plupart des cas, on peut remarquer des dizaines de détails qui fourmillent à l'écran. Des vaisseaux qui fendent les cieux, des immeubles qui s'effondrent au loin, Killzone 3 est constamment en mouvement. Le niveau le plus probant reste sans doute celui dans la neige où l'on peut observer des magnifiques panoramas et des effets de particules très réussies.

Killzone 3

Comme prévu, le titre de Guerrilla en met plein les mirettes et donne le sentiment d'aller toujours plus loin dans la démesure de ses situations. Contrairement à un jeu comme Call Of Duty où les développeurs restent bridés par rapport à un contexte historique, Killzone 3 joue à fond la carte de la « fantaisie » et du fantastique.

 

L'épisode de la consécration ?

Quant à la construction des cartes, Killzone 3 se base - comme son prédécesseur - sur un modèle relativement ouvert. Grâce à une bonne construction des maps, on ne se contente pas d'avancer en faisant preuve de réflexe pour abattre les ennemis qui se dressent sur la route. Si un bon skill reste nécessaire pour enchaîner les frags, Killzone 3 requiert avant tout un sens aiguisé de l'observation. Les Helghast sont partout et n'hésitent pas à se cacher dans les moindres recoins, d'où la nécessité de patienter pour analyser la situation avant de partir à l'assaut.

Dans la plupart des cas, il est possible de prendre à revers les ennemis. Autant vous prévenir de suite, les adversaires se montrent toujours aussi coriaces. Ils ne lâchent rien. C'est parfois un peu frustrant, il faut l'avouer, mais ça fait parti de la griffe Killzone. Et puis, le joueur ne se retrouve que rarement à court de munitions ; des recharges étant disponibles avant chacune des batailles chaudes.

Killzone 3

Nouveau : un coéquipier contrôlé par l'ordinateur peut dorénavant vous soigner une fois à terre. Cela fonctionne de manière assez aléatoire. Parfois, sans que l'on sache vraiment pourquoi, il ne vient pas vous réanimer. C'est assez énervant, surtout quand on sait qu'il pourrait le faire... D'un point de vue plus global, l'intelligence artificielle des alliés est gérée de manière assez étrange. Elle reste visiblement assez scriptée afin que le joueur puisse se retrouver au centre du conflit. C'est un choix que nous ne partageons pas forcément.

Killzone 3

Côté jouabilité, Killzone 3 reprend cette espèce de lourdeur dans le contrôle du personnage. Pour répondre à cette critique, les développeurs ont souvent répondu qu'il souhaitait donner plus « de poids et d'impact » au personnage principal. C'est certain, la jouabilité demande un certain temps d'adaptation. Mais au final, elle ne pénalise en aucun cas le joueur. Clairement pointé du doigt dans le précédent volet, le système de couverture a été revu et corrigé. Plus souple, il est aussi plus efficace : un petit mouvement de stick permet de jeter un oeil sur l'action contre un abri ou de manière latérale. La manipulation s'avère donc moins compliquée.

Kill Kill Bang Bang
Killzone 3

Pour ne pas retomber dans le syndrome de la progression linéaire, les développeurs ont ajouté des artifices visant à donner davantage de piment à la campagne principale. Outre les nouvelles armes, Killzone 3 se veut plus excentrique, particulièrement grâce à un joujou extra : le jet-pack. Celui-ci offre des sensations particulièrement grisantes et apporte également une nouvelle dimension aux affrontements, surtout face aux ennemis aériens. Dommage qu'il n'arrive que très (trop!) tardivement dans l'aventure. Les séquences en véhicule sont également plus nombreuses, mais force est de constater que leur intérêt varie fortement. On reconnait cependant que les développeurs ont fait l'effort de ne pas se cantonner uniquement à des types de pilotage automatique. Le combat au corps a corps a également évolué et s'appuie dorénavant sur un système d'action contextuelle plus simple, mais surtout plus foudroyant.

Killzone 3

Si Killzone 3 reste toujours aussi rythmé, les scènes cinématiques interviennent aussi de manière plus régulière. Cependant, la narration reste bien plate et le scénario s'avère finalement trop prévisible. On en devine rapidement l'issue. Killzone 3 souffre aussi d'un gros problème de synchronisation lymbiale, en tout cas sur notre version. Dommage, car les développeurs ont effectué un gros boulot sur la modélisation faciale des principaux protagonistes.

Killzone 3

Gros point fort de cette version, le mode coopération fait le job, comme on dit. Il permet donc à deux joueurs de participer à la campagne principale sur la même console. Une bonne nouvelle dans la mesure où les développeurs ont pour la plupart oublié cette pratique pourtant bien conviviale. Dans ce cas, l'écran est donc divisé en deux, mais de manière légèrement décalée. C'est un peu gênant au début, mais cela permet de ne pas trop perdre en qualité. Certes, le tout est un peu moins détaillé, mais le pari est réussi puisque Killzone 3 reste fluide, même à deux. En revanche, impossible de dézinguer des Helghast avec un ami en ligne.

Killzone 3

Quant aux modes multijoueurs, nous n'avons hélas pas encore pu l'essayer en profondeur. Sur le papier, il semble plutôt solide, avec plusieurs nouveautés comme la présence du jet-pack, 5 classes de personnages et trois modes inédits dont « Opération ». Celui-ci propose une opposition scénarisée (sur trois cartes) entre deux équipes : les Helghast contre l'ISA. Marquons aussi une petite parenthèse concernant la compatibilité du Playstation Move. S'il ne gâche pas l'expérience de jeu, le périphérique de Sony n’apporte aucune valeur ajoutée par rapport à la manette traditionnelle. Pas de quoi investir dans l'accessoire du constructeur japonais, donc. Le titre utilise aussi pleinement les capacités de la technologie 3D stéréoscopique avec des effets de profondeur très réussis.

 

Conclusion

Brutal, pêchu, immersif, Killzone 3 représente bel et bien l'épisode de la consécration. Que ce soit au niveau du rythme, de la jouabilité, de la précision ou encore de la variété des décors, les développeurs néerlandais ont réussi à gommer les principaux défauts du second volet pour offrir un gameplay équilibré au service d'un jeu complètement spectaculaire. Killzone 3 représente également un feu d'artifice d'effets visuels au travers d'une grande diversité d'environnements. Quelques petites imperfections demeurent, comme l'intelligence artificielle des coéquipiers, certaines séquences en véhicule encore trop bancales et une durée de vie solo trop limitée. Mais Killzone 3 gonfle aussi ses atouts en multijoueurs, avec l'arrivée de nouveaux modes, et propose un mode coopération efficace. On en redemande, et vite.

 

Les +

  • Un FPS explosif et musclé
  • Une grande variété dans les décors
  • Un gameplay nettement plus équilibré
  • Le mode coopération

Les -

  • L'intelligence artificielle de ses coéquipiers
  • Des séquences parfois trop tirées par les cheveux
  • l'utilisation futile du Playstation Move
  • Quelques incohérences scénaristiques

 

La note de jeuxvideo.fr

8.0/10


17/02/2011
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