DeathSpank : Episode 1 : Orphans of Justice
Sur Xbox Live Arcade, il y a des jeux qui marqueront durablement les joueurs et d'autres moins. Par chance, DeathSpank : Episode 1 : Orphans of Justice appartient justement à la première catégorie. Bénéficiant d'un design unique et d'un gameplay accessible, ce hack'n slash délirant signé Ron Gilbert (le créateur des Monkey Island) mérite vraiment le détour comme nous allons le voir sans tarder.
Depuis les deux premiers épisodes de l'excellente série Monkey Island, Ron Gilbert n'avait guère fait parler de lui. Début 2008 cependant, le génial game designer annonçait son intention de se lancer dans un nouveau jeu d'aventure inspiré à la fois de Monkey Island et de Diablo. Se heurtant au refus incompréhensible de nombreux éditeurs, Ron Gilbert a dû batailler ferme pour mener son projet à bien et on ne peut que l'en féliciter car le résultat, aujourd'hui disponible sur Xbox Live Arcade et PSN, est tout simplement fantastique.
DeathSpank a affronté bien des dangers au cours de ses aventures.
Pourfendeur du mal, défenseur des opprimés, DeathSpank (fessée de la mort en français) est un héros à l'ancienne. Pourtant, dès les premiers dialogues du jeu doublés par des acteurs en grande forme, on remarquera que c'est bien l'humour et non l'idéal chevaleresque qui va caractériser sa longue quête pour retrouver un puissant artefact nommé avec beaucoup d'à-propos... l'Artefact. Il faut dire que notre courageux DeathSpank n'a en fait aucune idée de ce qu'est cet objet et encore moins de ce à quoi il sert mais qu'importe ; une mystérieuse sorcière l'ayant supplié de le retrouver pour sauver le monde, nous voici partis à l'aventure dans un univers heroïc-fantasy très cartoon qui n'est pas sans évoquer celui d'un certain Medievil. Et c'est dans ce gigantesque monde en 3D agrémenté de décors colorés en 2D, que l'on va tailler en pièces des hordes de créatures enragées au fil de nos pérégrinations.
Hack'n slash oblige, des monstres, il y en a à foison dans DeathSpank ! Du Stoopid Chicken au Blincker en passant par la Vicious Beast ou le Demon Overseer, son bestiaire en 3D n'a rien à envier à celui des classiques du genre. Pour occire ces affreuses bestioles qui, soit dit en passant, réapparaissent systématiquement quand on change de zone, le joueur pourra heureusement manier simultanément jusqu'à quatre armes parmi les centaines qu'il trouvera sur le champ de bataille. Épées, marteaux, arbalètes, armes magiques mais aussi pièces d'armures et accessoires... Les amateurs de massacres et autres collectionneurs compulsifs passeront probablement des heures à rechercher l'équipement ultime qui leur assurera la victoire. Le menu d'inventaire autorise toutes les combinaisons et il est possible de convertir nos objets encombrants en pièces d'or à l'aide d'une moulinette spéciale.
Les dialogues sont parfois surréalistes.
Une fois face à nos adversaires, c'est justement cet équipement qui fera la différence car hormis quelques cartes de bonus à choisir à chaque montée de niveau, il n'y a pas de gestion du personnage proprement dite. La quantité de dégâts que l'on inflige et la nature des coups que l'on porte dépendent donc principalement des armes que l'on aura attribuées à chaque bouton du pad. Il suffit de combiner ces derniers pour enchaîner des attaques et terrasser nos adversaires par dizaines. Une pression sur la gâchette droite nous permettra de parer les assauts ennemis pendant un certain temps tandis que la croix directionnelle sert de raccourci pour boire une potion ou utiliser un objet particulier. En ayant accumulé suffisamment de pouvoir, on pourra aussi déclencher une super attaque assommant par exemple l'ensemble de nos adversaires. Accessible au commun des mortels, ce gameplay simple se révèle à l'usage diablement efficace. On aurait certainement aimé pouvoir réaliser des combos complexes ou maîtriser la magie mais en l'état, DeathSpank défoule déjà beaucoup et c'est précisément ce qu'on lui demande. De plus, on peut inviter un ami à nous rejoindre à tout moment en branchant une seconde manette.
Jeu d'aventure aux accents de RPG, DeathSpank nous invite à accomplir de nombreuses quêtes pour les personnages truculents issus de l'imagination débridée de Ron Gilbert. Que l'on s'adresse à un fermier, un orphelin ou même une vache, la conversation sera généralement introduite par un superbe "greetings" (salutations !) avant de proposer plusieurs options de dialogue, souvent aussi drôles les unes que les autres. Bien entendu, l'objet de ces quêtes, qu'elles soient obligatoires pour progresser ou simplement facultatives, témoigne lui aussi de la santé mentale précaire du scénariste. Ici, il s'agira d'aller récolter de la bouse de démon, là il faudra préparer un taco en respectant une recette précise. D'autres missions nécessitent d'utiliser des objets de notre inventaire ou même de combiner des objets entre eux afin de résoudre des énigmes faciles quoique parfois un peu tordues. Bref, non seulement DeathSpank est un excellent défouloir mais il sait également jouer sur d'autres tableaux. Téléchargeable aux alentours de 15 euros, il vaut largement l'investissement et l'on a qu'une hâte : découvrir les prochains épisodes !
Les notes
-
Graphismes 17/20
Naïf et coloré, le rendu graphique combinant harmonieusement 3D et 2D est une franche réussite. Les séquences d'animation qui illustrent le scénario sont également sympathiques. La gestion de la caméra est bonne et la visibilité reste généralement très correcte en dépit du grand nombre d'adversaires sur le champ de bataille.
-
Jouabilité 16/20
Le système de combat simple très accessible permet de se défouler à l'envie sans avoir à assimiler des tonnes d'instructions compliquées. On peut manier une quantité phénoménale d'armes pour terrasser des hordes d'ennemis. Il y a de nombreuses missions à effectuer, demandant parfois de résoudre des énigmes. Malgré quelques ralentissements, l'action est fluide et il est possible de jouer à deux en coopération locale.
-
Durée de vie 16/20
La carte du monde est extraordinairement vaste pour un titre Xbox Live Arcade. A tel point que l'on devra fréquemment utiliser des cabanes de jardin pour se téléporter d'un endroit à l'autre. L'aventure n'est pas forcément très longue mais en se mettant en tête de réussir toutes les quêtes annexes ou de récupérer les meilleurs équipements, on en aura largement pour son argent.
-
Bande son 16/20
Bien que peu nombreuses, les musiques aux accents tarantiniens sont excellentes. Les doublages anglais volontairement kitsch conviennent parfaitement bien aux dialogues. Les bruitages sont en revanche un peu cheap.
-
Scénario 17/20
Bourré d'humour et de clins d'oeil, le scénario délirant de DeathSpank vaut à lui seul le détour. Que ce soit au niveau de la narration, des dialogues ou des situations, le talent de Ron Gilbert saute aux yeux. Malheureusement, il faut obligatoirement comprendre l'anglais pour en profiter.
-
Note Générale 16/20
Accessible, drôle, et généreux en termes de contenu, DeathSpank : Episode 1 : Orphans of Justice est une excellente surprise sur Xbox Live Arcade. Que l'on soit amateur de hack'n slash ou simplement à la recherche d'un défouloir rafraîchissant et coloré, ce titre jubilatoire est un véritable remède à la mauvaise humeur. Dommage qu'il n'ait pas été traduit en français.
A découvrir aussi
- Test de Joe's Adventures : ils ont oublié la mise en scène !
- Test Red Steel 2 ( Wii )
- Test Total Derapage (Wii)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 2 autres membres