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Test de Thor : Dieu du Tonnerre

Alors qu'il connaît le succès dans les salles obscures, Thor arrive sur Xbox 360 et PS3. A-t-il raison ?

Dernier héros en date tiré de l’univers Marvel pour une adaptation au cinéma, Thor en profite pour s’inviter sur nos consoles de salon. Le joueur averti fronce aussitôt un sourcil suspicieux, habitué qu’il est aux adaptations médiocres de blockbusters en jeu vidéo. Disons-le tout net, Thor : Dieu du Tonnerre ne bouleversera pas ses habitudes. Prenons tout de même le Thor haut par les cornes de son casque pour détailler tout cela plus avant.

Avant toute chose, il est bon de préciser que le scénario du jeu ne suit que très partiellement celui du film. Ici, point de Thor dépouillé de ses pouvoirs, exilé et forcé à vivre sur Terre. Cela dit, tout aussi frondeur et arrogant que dans le film, Thor décide, pour venger la mort de son amie Sif tuée par des géants de glace, de franchir le pont arc-en-ciel qui relie le royaume d’Asgaard au monde gelé de Niflheim. Détail amusant, à peine deux minutes après le départ de Thor, son père Odin décide de ressusciter Sif. Voilà donc notre héros parti pour une quête sans intérêt, finalement assez symptomatique de l’ensemble du jeu.
Un Comic de répétition
Thor : Dieu Du Tonnerre

Dès les premiers décors, le ton est donné. Forcé de suivre de longs couloirs n’autorisant pas le moindre chemin alternatif, notre dieu finira toujours pas déboucher dans des arènes remplies d’ennemis. Seule leur extermination à grand coups de Mjöllnir, son fidèle marteau, lui permet alors d’ouvrir la porte menant vers d’autres couloirs, puis l’arène suivante. Un refrain qui se répète surtout durant les deux premières heures de jeu. Par la suite Vanaheim, une planète recouverte de jungle luxuriante, nous permettra de goûter à quelques séquences de conduite de bateau et de shoot sur rail, insipides mais tout de même bienvenues. Le level-design fait à la va vite autorise quelques pincées de phases de plateforme, gangrenées alors par un angle de caméra souvent aberrant. Enlevant d’emblée toute liberté dans la progression au sein des niveaux, des zones en surbrillance permettent de sauter ou de voler d’un endroit à l’autre. Quitte à voler, on aurait aimé pouvoir le faire à sa guise.

Thor : Dieu Du Tonnerre

Interminable aussi est la ronde des boss qui croisent notre route durant l’aventure : tour à tour des géants de glace ou de feu, ou inspirés (copiés ?) directement des énormes dinosauriens de Gears of War. S’ils pourraient presque briser une routine fermement instaurée par la répétition des mêmes types d’ennemis au fil des combats (en résumé des petits stupides et suicidaires, et des gros plus coriaces), ils ont la fâcheuse habitude de réapparaître souvent plusieurs fois dans un même niveau, qui plus est sans jamais varier ni leurs attaques, ni la méthode à employer pour les terrasser. L’effet « Oh non encore lui ! » marche ici à plein, né d’autre part de la lourdeur du système de combat.

Le système de combat
Thor : Dieu Du Tonnerre

En incarnant Thor, Dieu du Tonnerre, on était sans doute en droit d’attendre un certain sentiment de puissance face à ces hordes de géants. Or on peine à se rendre compte de l’impact des coups de marteaux sur les ennemis, à cause d’une maniabilité hasardeuse. On se retrouve souvent à taper dans le vide, à tort et à travers, mal aidé par une caméra qui peine fréquemment à se placer correctement. Du coup on s’énerve, et on décide d’utiliser notre jauge de Force d’Odin, accumulée en tuant des ennemis, pour déclencher une attaque de zone. De foudre, de vent ou de tonnerre, elles sont plutôt efficaces, et même pour certaines esthétiquement réussies, prodiguant du coup cette impression de puissance tant espérée. Ces pouvoirs peuvent d’ailleurs être améliorés en dépensant des points d’expérience engrangés à chaque ennemi tué (on peut aussi augmenter sa jauge de vie, améliorer son marteau, etc.)

Thor : Dieu Du Tonnerre

Obnubilés par les QTE, les développeurs de Thor : Dieu du Tonnerre en ont truffé les combats contre les Boss. On tape la bête jusqu’à la fatiguer suffisamment pour pouvoir lui grimper dessus, avant de réaliser un ordre de boutons bien précis, ou de tapoter comme un dératé sur sa manette pour gagner son duel face au géant. Si le système n’est pas en soi si rebutant, il faudra répéter ce gimmick à trois ou quatre reprises pour tuer un boss que l’on rencontre trois fois… Faites le calcul.

L'Unreal Engine ? Really ?
Thor : Dieu Du Tonnerre

Vous pensez que l’Unreal Engine est un gage de bonne qualité graphique ? Vous avez Thor ! Rarement on l’aura vu si mal exploité. Impossible de passer sur les horribles effets de fumée qui semblent sortis d’une PS2. Ni sur les bugs graphiques qui viennent entacher l’aventure, avec un retard d’affichage de texture qui a quelques fois dépassé la minute (sans rire), ou la cape de Thor qui part soudainement en torche. L’aliasing omniprésent, les reflets de surfaces bien trop exagérés (pour faire next-gen), et une gestion des ombres étrange parachèvent le tableau. On peut cependant repêcher les effets visuels des pouvoirs de Thor, en particulier ceux de foudre, qui sont plutôt bien rendus. On constate également un net progrès sur les décors une fois arrivé dans l'environnement de jungle.

La bande-son vaut aussi son pesant de cacahuètes. Plutôt passable en ce qui concerne les musiques, il est en revanche difficile de garder son sérieux face à l’indigence des dialogues. Le manque de conviction des acteurs saute aux oreilles, et puisque le scénario ne s’embarrasse de presque aucun autre personnage que Loki, le frère de Thor, les mêmes scènes se répètent inlassablement. Surtout, notre héros y apparaît comme un bas du front borné et fonceur, qui ne pense qu’à donner des coups de marteau sur tout ce qu’il voit. Par contre, les petites vannes que nous lancent les ennemis pendant les affrontements peuvent faire sourire.

Conclusion

Thor : Dieu du Tonnerre est la recette à suivre pour celui qui espère transformer un comic book en jeu comique. Malheureusement, on rit jaune tant on est exaspéré par la linéarité des niveaux, l’omniprésence des QTE et la réapparition des sempiternelles vagues d’ennemis. Au final, on ne peut que regretter que le jeu ne suive pas la trame du film, ce qui aurait au moins permis de renouveler le gameplay. Il faudra du courage pour passer outre tous ces défauts pendant huit heures, temps qu'il faut pour en venir à bout.

Thor - Le Jeu Vidéo
Thor : Dieu Du Tonnerre
Thor - Le Jeu Vidéo

Les +

  • Quelques pouvoirs sympathiques
  • Un monde de jungle moins mauvais

Les -

  • Des niveaux répétitifs
  • Une maniabilité très perfectible
  • Des QTE sur-utilisés
  • Des graphismes moches
  • Un scénario ridicule
La note de jeuxvideo.fr

3/10


09/05/2011
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