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Considéré comme l'un des précurseurs du mouvement hip-hop aux Etats-Unis, le label Def Jam compte bien imposer son flow sur consoles. Après plusieurs jeux de baston développés par Electronic Arts, Def Jam revient cette fois-ci à ses premiers amours : la chanson. Les développeurs de 4mm proposent ainsi un karaoké clairement destiné aux fans du genre.

Comme indiqué dans l'introduction, DefJam Rapstar met de côté les marrons, les balayettes et les giclées de sang pour révéler votre talent de rappeur. Le titre se présente de manière assez sommaire comme un soft de karaoké, avec une interface simple et accessible. A l'instar d'un Singstar, il s'agit donc de suivre les différentes paroles qui défilent à l'écran, en prenant soin de respecter au mieux l'intonation.

Dans la forme, Def Jam Rapstar ne révolutionne donc pas le jeu de karaoké, mais ça, on le savait déjà. Néanmoins, les développeurs de 4mm ont bien respecté les ingrédients qui font le succès de ces titres.Des clips, une play-list intéressante, variée et un aspect social important, DefJam Rasptar vise essentiellement les joueurs désirant s'éclater le temps d'une soirée arrosée entre amis.

Aussi, même un barbu ayant lourdement abusé du saké peut tenter de rapper sans se faire sanctionner par la console. Avec son mode facile, DefJam Rapstar s'ouvre aussi à tous les allergiques du rap, ceux qui pour qui la Fouine est un animal et DMX un simple vélo. Pour autant, le titre de 4mm ne s'avère pas laxiste et demande une bonne connaissance du morceau et des paroles pour marquer un maximum de points.

À un niveau plus difficile, il s'avère même plutôt exigeant, surtout quand il s'agit de bien respecter les paroles ultra rapides du « rap US ». Pour les bons vieux Français que nous sommes, le challenge parait parfois presque impossible ! De plus, ce problème est accentué par un certain temps de latence observé entre la diction des paroles et se reconnaissance à l'écran. En tout cas, le micro fourni en pack avec le jeu est aussi cheap qu'un clip d'Herbert Léonard. Heureusement, DefJam reconnait la plupart des micros de type USB. On peut d'ailleurs connecter deux périphériques pour chanter en duo.

Concernant la play-list, qui contient plus d'une cinquantaine de morceaux ; on retrouve des classiques du rap français côtoyant les plus grands artistes américains. DMX, Kanye West, Snoop Dog, Lil' Wayne, Notorious B.I.G, Nelly, Ice Cube, ... les principaux acteurs de la discipline répondent présent au côté de leur clip original. La France est notamment représentée par La Fouine, NTM, Disiz la Peste, Ol’ Kainry et Sefyu. Un casting alléchant, qui alterne astucieusement entre du récent et du classique. Attendez-vous à un grand moment de nostalgie au moment de revoir le clip de « J'pete Les Plombs », tandis que le titre « Ma Benz » du groupe NTM provoque toujours cet effet si indémodable.

En solo, la progression reste conventionnelle : le joueur doit enchaîner les bonnes performances pour débloquer certaines musiques. Plus original, un second mode permet de filmer sa prestation, la monter, pour ensuite se soumettre aux votes du public via une interface en ligne. Les développeurs surfent ainsi sur le phénomène du partage lié à l'explosion des réseaux sociaux. Pour profiter de cette option, il faut bien entendu une caméra (vendu séparément) et surtout ne pas avoir peur de ce sentiment profond que l'on appelle la honte. Mais pour le coup, même un anonyme du fin fond du Périgord peut devenir une star en répétant inlassablement le refrain acide de Sefyu.

Uniquement centralisé sur le rap et le hip-hop, Def Jam Rapstar offre une alternative intéressante aux côtés des autres jeux du genre. Nul doute que les fans apprécieront de rapper sur quelques-un des grands classiques du rap français et de retrouver les meilleurs morceaux du moment. Bien évidemment, Def Jam Rapstar met de côté ceux qui seraient hermétiques au rap, surtout que certains morceaux - en anglais - sont particulièrement difficiles. Si Def Jam Rapstar s'avère exigeant, on regrette cependant le manque de cohérence entre la diction du joueur et ce qu'il se passe réellement à l'écran. Un défaut frustrant. Pour finir, le côté social, bien pensé, accessible, mais pas assez approfondi, nous pousse à dire que les développeurs pourraient revoir leur copie dès l'année prochaine.