Une première annonce il y a bientôt trois ans, un nouveau moteur graphique et une jolie présentation réalisée lors de la GamesCom 2009, voilà ce que l'on retient pour le moment du Rage d'id Software. Bethesda Softworks, nouveau propriétaire des studios id Software tenait cependant à nous en montrer à l'occasion d'un événement parisien, et ce, alors que Rage vient d'être repoussé à l'année prochaine. Au moins huit mois avant sa sortie, le FPS d'id Software a-t-il vraiment quelque chose de neuf à nous montrer ?

Et la guerre des moteurs fait Rage

Véritable vitrine technologique, Rage signe tout à la fois une nouvelle façon de voir le FPS et la venue sur le marché du fameux id Tech 5, le dernier moteur graphique de John Carmack. Ce moteur se caractérise par son côté multisupport certes, mais aussi et surtout par l'utilisation des megatextures : une technique visant à rendre l'univers moins générique. Tim Willits avait donc quitté son cher Texas pour nous faire une petite démonstration de la chose. Non-jouable et sur Xbox 360, ladite démonstration s'est malgré tout avérée plus qu'encourageante.

Très à la mode ces derniers temps, en particulier chez Bethesda, le post-apocalyptique est de rigueur dans RAGE. Cette fois, le responsable des malheurs de l'Humanité réponds au doux nom d'Apophis. Il s'agit de la vilaine météorite qui a eu la drôle d'idée de se ramasser sur une planète qui n'a dès lors plus de bleu que le nom. Quelques chanceux ont toutefois trouvé refuge dans d'imposantes arches avant la catastrophe, car pour les autres, la vie est devenue particulièrement cruelle... Une réalité que ne tarde pas à découvrir notre héros.

Pour une raison inconnue, son arche n'a pas bien fonctionné et il en est le seul survivant. Sans aucune information sur le monde qui l'entoure, notre nouveau meilleur ami se lance donc à l'aventure et, pour nous, c'est surtout l'occasion d'admirer les prouesses techniques qu'autorise l'id Tech 5. Malgré les limitations de la Xbox 360, il est impressionnant de voir la richesse des environnements extérieurs, la variété des textures et une ambiance générale qui change enfin des tons ocres / grisés par trop systématiques aujourd'hui.

Pour notre hôte - Tim Willits - pas le temps d'admirer le décor. Une petite cabane se dresse au loin et, sans aucune idée de ce qui l'entoure, il n'a d'autre choix que d'aller discuter avec son occupant. Ce dernier - un certain Crazy Joe - est de bonne composition. Si la cervelle part un peu en vrille, il garde suffisamment de sens commun pour nous expliquer que notre accoutrement risque de nous attirer des ennuis (les Arches sont recherchées pour leurs ressources) : il vaudrait mieux que l'on se rende du côté de Wellspring pour acquérir une tenue plus adéquate.

À peine sorti et voilà que Tim Willits est attaqué par ses premiers mutants. Rien de bien sorcier cependant et cet affrontement semble surtout là pour nous mettre dans le bain avant l'acquisition d'un véhicule qui permet de goûter aux joies du combat mécanisé. Nous n'avons jamais eu la possibilité de tenir la manette, cependant la maniabilité semblait aisée et la nervosité de la bataille intéressante. Un regret toutefois : les engins semblaient disposer d'une tenue de route à toute épreuve pas vraiment en rapport avec leur silhouette.

« Nous avons particulièrement apprécié le comportement de ces ennemis virevoltants et leurs remarquables animations »

Quelques minutes plus tard, Tim Willits arrive dans Wellspring et nous sommes de suite un peu déçus de voir combien la ville manque de vie. Cela dit, Tim Willits a été clair : il n'est pas question avec Rage de proposer un jeu dans le style des Elder Scrolls. Certes le monde est ouvert, mais le scénario aura un côté relativement dirigiste et, en ce sens, le manque de vie des lieux est moins préjudiciable. Un manque qu'il vient d'ailleurs de relativiser : on trouve quand même quelques PNJ pour nous expliquer de quoi il retourne.

Wellspring est donc bâtie sur une source d'eau potable. De fait, elle attire la convoitise de tous les brigands et autres mutants des environs. À peine le temps de changer de vêtements et de rencontrer quelques habitants que justement l'alarme de la ville se met en route : l'accès à la source est attaqué ! Héros oblige, Tim Willits se rend sur les lieux et le responsable nous explique qu'il faut descende pour éliminer les intrus... Ça tombe bien, tout cela manquait un tout petit peu d'action et notre hôte voulait visiblement en découdre.

Tim Willits s'est alors ingénié à nous présenter différents ennemis, différentes armes et différents styles de combat. Hélas, nous n'avons pas pu tester la chose et nous garderons donc une certaine réserve. Nous avons cependant apprécié qu'il soit possible d'utiliser l'environnement à notre avantage, façon BioShock. Là, armé d'une arbalète dotée de projectiles électriques, Tim Willits a joyeusement envoyé des décharges à quelques mutants dont les pieds barbotaient bien imprudemment. Ici, ce sont des bombonnes qui ont permis d'allumer le feu chez nos ennemis.

Petit regret cependant malgré l'excellence technique qui le caractérisait, eau et feu avait du mal à soutenir la comparaison avec les ténors du genre (BioShock ou Crysis par exemple)... Heureusement, ce point était rapidement compensé par de sympathiques gadgets utilisés par notre hôte : araignées mécaniques et voitures radio-commandées complètent effectivement l'arsenal de notre héros et offrent une liberté d'action très appréciable alors que fusil à pompe, pistolet, mitrailleuse et différents types de munitions sont là pour combler les amateurs.

Du côté des ennemis, le bilan est un peu moins positif sans jamais être vraiment décevant. La variété des opposants n'était clairement pas la force de notre démo, mais gageons qu'id Software en garde sous le coude. Gageons également que l'impression de facilité qui se dégageait des combats venait du nécessaire équilibrage de l'ensemble. En revanche, nous avons particulièrement apprécié le comportement de ces ennemis virevoltants et leurs remarquables animations : un vrai régal pour les yeux... Nul doute qu'id Software profitera de l'E3 pour en montrer plus et, pour être honnêtes, il nous tarde déjà !