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Dans l'esprit de nombreux joueurs, le jeu d'action vue subjective se limite à une seule licence, le rouleau-compresseur Call Of Duty. Un rouleau-compresseur qui ne manquera de nous proposer un nouvel opus à l'automne prochain, mais qui - une fois n'est pas coutume - devrait être opposé à un concurrent de poids. Visiblement très confiants, les développeurs de chez DICE comptent effectivement commercialiser l'épouvantail Battlefield 3 plus ou moins en même temps. Le terme d'épouvantail n'est pas innocent, puisqu'on parle de ce troisième volet depuis plusieurs années sans jamais rien voir venir... En prélude à la GDC 2011 de San Francisco, nous avons vu... et nous nous en remettons doucement !

Pas très original, le scénario qui sert de point de départ à ce Battlefield 3 nous propulse en 2014 alors que la frontière Iran / Iraq est en cours de pacification par l'armée. De ce que nous avons pu en voir, pacification est un grand mot et un mouvement insurrectionnel - le PLR - donne du fil à retordre aux forces armées mobilisées pour calmer le jeu. Ce contexte plante la campagne solo du FPS et permet de constater le premier changement depuis Battlefield 2, sorti il y a déjà cinq ans : Battlefield 3 proposera une véritable campagne solo en plus de l'inévitable multijoueur et d'un mode coopératif. C'est d'ailleurs cette seule campagne solo qui nous a été présentée durant une présentation effectuée - sur PC - par Karl Magnus Toerdssen et Patrick Bach, deux des responsables de DICE.

Les joueurs PC seront d'ailleurs ravis d'apprendre que la plateforme sert de lead au développement de Battlefield 3 ce qui - compte tenu des promesses du Frostbite 2, le nouveau moteur - n'a rien de vraiment surprenant... Il faudra vraisemblablement attendre de prochaines présentations pour voir les moutures PlayStation 3 / Xbox 360... Mais revenons-en à notre démo et à l'arrivée de notre gentil soldat sur le théâtre de ses prochains exploits. À peine le temps de débarquer de son hélicoptère que le bougre doit suivre son chef d'escouade jusqu'au patron des lieux. Celui-ci présente rapidement la situation et - via une carte du coin - nous explique l'objectif de notre mission. Ces quelques secondes de jeu suffisent déjà pour en prendre plein les mirettes.


En développement depuis plus de trois ans, le Frostbite 2 se situe sans problème au niveau des meilleurs et s'il n'est pas aisé de le comparer aux CryEngine 2/3, on peut d'ores et déjà dire qu'il colle une magistrale claque au moteur graphique employé sur les Call Of Duty. Réfraction de la lumière, utilisation des ombres, précision des textures, notre rétine est plus que flattée par le festival que nous offrent ces premières minutes. Durant le briefing, on peut également contempler le travail réalisé sur les animations : DICE a pour cela utilisé les outils développés par Electronic Arts et notamment employés sur FIFA. Le résultat est à la hauteur et qu'il s'agisse des mouvements sur les visages, des attitudes adoptées ou des petits mouvements (de bras, de mains...), tout concourt à donner à l'ensemble un surcroît de vie, de réalisme.

La présentation en elle-même se découpait en quatre séquences. La première était l'occasion d'assister à quelques fusillades, mais aussi de découvrir la première forme de quicktime event imaginée par les développeurs. Événement sans doute scripté, un de nos coéquipier se fait effectivement tiré dessus alors que l'on sort d'un bâtiment. En haut à droite de l'écran, les objectifs sont automatiquement mis à jour pour nous expliquer qu'il faut maintenant mettre l'infortuné à couvert. Pour ce faire et alors que les autres membres de l'escouade nous couvre, il faut utiliser les touches de déplacement du clavier pour traîner le blessé jusqu'à un abri. Durant cette séquence, on ne peut qu'être admiratif devant le travail réalisé sur la bande-son : ça claque de partout, mais le son reste très bien défini et la spatialisation est excellente.

Ceci fait, on élimine quelques « vilains-pas-beaux » avant que la seconde partie de la démo ne se lance. Il s'agit cette fois de tuer un tireur d'élite. Pour cela, l'escouade investi un bâtiment à proximité et en atteint le toit. À peine sorti, il faut cependant se rendre à l'évidence : il faudra ramper pour atteindre un point qui nous permettra de tuer le sniper... Là encore, on apprécie le travail réalisé sur les animations alors que le tireur tente de nous abattre : il touche des pots de fleurs et on peut même reconnaître les différences de bruitages en fonction du matériau touché par les balles. On atteint finalement un parapet et on se voit confier la tâche d'éliminer le sniper : pas question de laisser ça au hasard et c'est avec un lance-roquettes que nous lui règlerons son compte.

L'escouade fait diversion, on se lève, on épaule le lance-roquettes et c'est parti pour le feu d'artifice ! Nous avions déjà pu apercevoir combien le décor est destructible, mais cette séquence est sans doute l'exemple le plus parlant puisque c'est sur plusieurs étages que la façade du bâtiment d'en face est pulvérisée... avec au passage l'anéantissement d'une enseigne qui n'avait rien demandé à personne ! C'est à ce moment que débute la troisième séquence de notre présentation : seul, notre nouveau meilleur ami doit inspecter le sous-sol d'un bâtiment où l'on a repéré un fil électrique suspect. En suivant la piste dudit fil, on a l'occasion de passer par une conduite d'aération (joli rat au passage !) avant d'atteindre une cache où se trouve une bombe sur le point d'exploser.

Alors qu'il s'apprête à désamorcer la bête, notre héros est dérangé par un terroriste qui nous permet de découvrir le second quicktime event de notre démo. Il s'agit cette fois d'appuyer au bon moment sur les boutons de la souris présentés à gauche / droite de l'écran : cet event doit simuler une sorte de combat à mains nues et si DICE parvient à ne pas abuser de ces séquences, elles risquent de faire leur petit effet. La bombe désamorcée, on atteint la quatrième partie de la démo alors que notre héros ressort au beau milieu d'un assaut de grande... non, de très grande envergure. Il faudra juger - souris en main - de l'ouverture du champ de bataille, mais à voir comme ça sur un écran géant, la bataille était absolument saisissante.

En tentant de s'abriter comme il le peut, le joueur doit repousser l'offensive ennemie. Là encore, les possibilités de destruction du décor sont impressionnantes avec le béton qui éclate, les tôles qui s'envolent littéralement et les voitures qui explosent sous les rafales soutenues. Le bruit assourdissant des mitrailleuses et des hélicoptères est là pour parfaire l'ambiance alors que l'on reçoit l'ordre de prendre position à l'arrière d'une jeep pour manipuler une M-50. On mitraille autant que l'on peut, mais on ne peut empêcher la jeep d'être catapulté par un projectile ennemi. Pas le temps de comprendre ce qu'il s'est passé qu'un tremblement de terre survient... Dans un brouhaha indescriptible, un bâtiment d'une bonne douzaine d'étage s'effondre et un nuage de poussière nous enrobe. Rideau, la démo s'achève ici et l'audience peut de reprendre son souffle !

Devant une assistance médusée, Karl Magnus Toerdssen et Patrick Bach ont réalisé une démonstration coup de poing de ce qui risque bien d'être la claque de cette automne. Techniquement parlant, Battlefield 3 renvoie Infinity Ward et Treyarch à leurs études alors que l'on peut sans complexe comparer leur Frostbite 2 aux CryEngine 2/3 de Crytek. Les effets graphiques sont impressionnants alors que les animations n'ont pas d'équivalent dans le monde du FPS et en tant que joueur PC, j'avoue que cela fait plaisir de voir que nos chères (dans tous les sens du terme) cartes graphiques sont enfin mises à contribution.

L'aspect sonore des choses semblent également particulièrement soigné alors qu'en l'espace de seulement quelques minutes, DICE est parvenu à nous montrer une jolie variété des situations. Notons d'ailleurs qu'en conclusion on pouvait voir des séquences aériennes, des fusillades, des poursuites... autant d'éléments qui donnent confiance pour le multijoueur ! Activision prend garde, la franchise Battlefield semble au meilleur de sa forme !

Pour sa première sortie en public, Battlefield 3 a réussi à me donner des frissons.J'avoue que je ne m'attendais pas à une telle intensité. Au final, cette présentation fut complètement renversante ! J'ai eu la chance d'assister à toutes les démonstrations - identiques dans la forme - des précédents Call Of Duty depuis l'arrivée de Modern Warfare. Et je dois dire que je n'avais jamais ressenti une claque graphique de cette ampleur. Alors évidemment, beaucoup de questions restent en suspend, mais Battlefield 3 va faire mal, très mal. À mes yeux, c'est simplement le plus beau FPS - dans ce registre de conflit moderne - à ce jour.

Bien sûr, il ne s'agit que d'une simple démo, mais j'ai l'impression que le moteur développé en interne apporte une réelle valeur ajoutée sur plan artistique et technique. D'abord, parce qu'on a vraiment la sensation de n'être qu'une petite fourmi au milieu d'une guerre qui évolue de manière permanente : l'immersion est totale. L'animation des personnages est également impressionnante. Battlefield 3 est en quelque sorte une vitrine technologique de ce qui se fait de mieux dans la surenchère d'effets visuels. Je pense que pour la première fois depuis plusieurs années, Call Of Duty peut clairement se sentir menacé sur son propre terrain. La pression est maintenant sur la firme de Bobby Kotick qui prépare l'offensive avec Modern Warfare 3. On s'attend déjà à une véritable guerre des FPS à l'automne prochain, puisque Electronic Arts a décidé d'attaquer Activision en frontal. Ce qui représente forcément un signe fort de confiance. Ça promet.